Le conseiller juridique de Democracy Reporting International (DRI), Amin Thabet, a déclaré hier, mercredi 29 juin 2022, que les normes internationales pour la conduite des référendums n’ont pas été pleinement respectées en Tunisie, faisant référence au référendum du 25 juillet sur la nouvelle constitution dont le texte devrait être publié aujourd’hui, jeudi 30 juin.
Lors d’un atelier intitulé : «Le référendum sur la nouvelle constitution… Quel régime politique ?», M. Thabet a dénoncé le manque de temps nécessaire pour informer et orienter les électeurs sur le contenu du nouveau projet de constitution.
Le conseiller juridique de DRI a également regretté l’absence de seuil légal pour le référendum qui, selon lui, devrait déterminer la légitimité et la crédibilité de la nouvelle constitution.
«Dans le cas où les électeurs voteront « non » lors du référendum du 25 juillet, la Constitution de 2014 sera rétablie, des législations anticipées organisées et il y aura un retour au fonctionnement normal de l’appareil de l’État, conformément à la constitution de 2014», il a préconisé.
De son côté, Kaouthar Debbeche, professeure de droit public à l’Université de Carthage, a souligné qu’«une large participation au référendum pourrait donner plus de crédibilité aux résultats attendus et de légitimité à la nouvelle constitution». A cet égard, elle a appelé ceux qui souhaitent boycotter le référendum à «renoncer à leur décision et à s’exprimer sur cette importante question».
On sait, cependant, qu’aucun seuil n’a été précisé pour le vote du 25 juillet et tout semble indiquer que le président de la république Kaïs Saïed, initiateur du référendum que personne n’avait demandé, est en train de faire un passage en force pour imposer sa vision personnelle des réformes politiques en Tunisie, avec notamment le rétablissement d’un régime présidentiel fort comme celui que la révolution de 2011 avait cru balayer.
I. B.
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