Le paradoxe de Tunisair : revenus en hausse, services en chute libre

 Les revenus de la compagnie Tunisair ont augmenté de 175% au cours du premier semestre 2022, à 512 millions de dinars tunisiens (MDT), mais les services assurés par la compagnie publique tunisienne continuent, quand à eux, de se dégrader à tous les niveaux. Cherchez l’erreur !

Selon les états financiers de la compagnie aérienne, publiés lundi 18 juillet 2022 par la Bourse de Tunis, le deuxième trimestre 2022 a vu une reprise de l’activité qui s’est traduite avec une hausse des revenus, revenu moyen et part de marché compris, due à une amélioration de l’offre par rapport à la même période de 2021, puisque le nombre de places proposées a évolué de 142%, précise-t-on.

La demande a augmenté de 176% en termes de nombre de passagers transportés et de 172% en termes de passagers en kilomètres parcourus (PKT).

Selon la même source, le coefficient d’occupation a gagné 8 points par rapport au deuxième trimestre 2022, et cette même tendance a été enregistrée tout au long du premier semestre 2022.

Mieux encore, les charges financières de Tunisair ont diminué de 20% au cours du premier semestre suite à la restructuration de certaines dettes.

Cependant, ces indicateurs, s’ils sont bons à prendre par le management de l’entreprise, celui-ci n’en continue pas moins de faire face à une détérioration continue de l’image de la compagnie auprès de ses clients. D’autant que la ponctualité de la flotte (départs à moins de 15 minutes de l’heure prévue) reste à un très bas taux de 55% des vols. Les services au vol et au sol de la compagnie restent aussi très décriés. Sans parler de l’état catastrophique de la flotte, qui compte de nombreux avions rattrapés par l’âge, ou carrément en panne et cloués au sol.

En fait, l’amélioration des indicateurs globaux de la compagnie, elle ne les doit nullement à la qualité de sa gestion ou à l’amélioration de ses services, mais au monopole dont elle bénéficie, en dépit de tout bon sens, sur le ciel tunisien.

De là à penser que l’ouverture du ciel tunisien pourrait être bénéfique pour la concurrence et pour les voyageurs au départ et à l’arrivée de la Tunisie, et fatale pour Tunisair qui succomberait à ses maux chroniques, diagnostiqués mais jamais vraiment soignés…

I. B.

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