Tunisie – Référendum : Kaïs Saïed a-t-il violé le silence électoral ?

Il ne donne quasiment jamais de déclarations aux médias (en particulier tunisiens), mais il a choisi le pire moment pour le faire : ce lundi 25 juillet 2022, jour du référendum et pendant le silence électoral. Le président de la république, Kaïs Saïed, premier concerné par ce référendum étant celui qui a proposé le nouveau projet de constitution soumis au vote, s’est exprimé pendant une quinzaine de minutes, en direct, sur la télévision nationale.

Saïed, qui était à l’école primaire Ennasr 1, à la cité Ennasr, pour voter, a notamment parlé de «l’instauration d’une nouvelle république» et de son projet politique de façon générale, sans manquer de critiquer ses opposants.

Cela ressemble donc à une transgression pure et dure du silence électoral censé se poursuivre aujourd’hui jusqu’à la fermeture de tous les bureaux de vote.

Sur un autre plan, Naoufel Frikha, membre de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), a affirmé, dans une déclaration accordée à Mosaïque FM, que la Tunisie est un Etat de droit et que l’instance appliquera la loi sur toute personne ou partie qui viole le silence électoral.

Il a par ailleurs indiqué qu’il ne peut réagir à la déclaration de Saïed, n’ayant pas encore consulté la vidéo retransmise en direct sur la chaîne de télévision Al Watania.

Alors, l’Isie va-t-elle réellement oser sanctionner Saïed ? Cela semblerait surréaliste.

C. B. Y.

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