Jaouhar Ben Mbarek a déclaré : «Au sein du Front du salut national (FSN), nous enregistrons avec satisfaction le fait qu’une écrasante majorité du corps électoral n’a accordé aucun intérêt au référendum» sur la nouvelle Constitution proposée par le président de la république Kaïs Saïed.
Le membre du FSN, qui parlait à la télévision ‘‘Asharq’’, dans la soirée du lundi 25 juillet 2022, avant l’annonce des résultats du scrutin, a ajouté : «Environ 80% (des inscrits sur les listes électorales, Ndlr) n’ont pas voté. Et il y a de sérieux doutes sur les chiffres annoncés par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), lesquels ont été délibérément exagérés».
«Certains observateurs ont affirmé que le nombre des électeurs a été multiplié par quatre dans certains bureaux de vote», a souligné celui qui est considéré comme l’un des plus virulents opposants au président Saïed, en ajoutant : «Nous prenons note avec satisfaction que le peuple tunisien n’a pas participé à ce référendum».
«La conclusion à tirer du boycottage est que le récit de Kaïs Saïed, selon lequel il est soutenu par une volonté populaire, vient d’être démenti», a conclu le professeur de droit constitutionnel et activiste politique.
Dans une autre intervention, la même soirée, sur Al-Jazeera, la chaîne qatarie mobilisée aux côtés du parti islamiste Ennahdha et contre le président Saïed, Jaouhar Ben Mbarek a déclaré : «Ce qui nous interpelle et sur lequel nous allons construire des positions politiques sur les plans extérieur et intérieur, c’est la forte baisse du taux de participation au référendum et qui reste très en-deçà des normes internationales donnant aux textes constitutionnels la légitimité nécessaire pour fonder la vie politique».
«Au cours du dernier scrutin, le président de la république a perdu au moins le tiers de ses électeurs en comparaison avec le second tour des présidentielles (de 2019, Ndlr) au cours desquelles il avait glané 2 700 000 voix», a aussi déclaré Jaouhar Ben Mbarak, et d’expliquer : «Après cette comédie de référendum qu’il a organisée de manière unilatérale et avec l’aide d’une instance électorale qu’il a désignée lui-même par décret, il n’a pas atteint le seuil du tiers des voix qu’il avait obtenu au second tour de la présidentielle et il a recueilli le nombre de voix qu’il avait réalisé au premier tour, reprenant ainsi sa vrai dimension à savoir 19%» .
I. B.
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