Samir Saïed, ministre de l’Economie et de la Planification, a confirmé lors d’une conférence de presse, ce lundi 26 décembre 2022, que l’année 2023 sera difficile, et que le taux d’inflation devrait atteindre 10,5%.
«La Tunisie est considérée comme un pays qui a relativement contrôlé son taux d’inflation, en comparaison avec certains pays européens, et ce grâce au relèvement du taux d’intérêt directeur», a déclaré le ministre, poursuivant : «C’est nous qui courons après le Fonds monétaire international, et non l’inverse, et nous avons besoin des réformes contenues dans la loi de finances pour l’exercice 2023», répondant ainsi à ceux qui critiquent cette loi, considérant que les mesures fiscales qu’elle contient sont dictées par le FMI.
«Il n’y a pas d’autre alternative pour la Tunisie que de parvenir à un accord avec le FMI», a encore affirmé le ministre, ajoutant que la conclusion de cet accord ouvrirait les portes à la Tunisie pour obtenir d’autres prêts extérieurs pour financer son budget pour 2023.
Il convient de rappeler, à ce propos, que l’examen de l’accord avec la Tunisie pour un prêt de 1,9 milliard de dollars US devait être examiné et voté, le 19 décembre courant, mais il a été supprimé en dernière minute du calendrier du FMI parce que le gouvernement tunisien n’a pas fait parvenir à temps les éléments d’information requises, notamment le texte de la LF 2023, qui n’était pas encore prêt à cette date et qui a finalement été publié le 24 décembre.
«Les finances publiques ne contiennent aucun excédent financier pouvant être exploité en cas de crise similaire à ce celle qu’a connue l’Ukraine», a encore ajouté le ministre, en appelant tout le monde à prendre conscience des défis de cette étape difficile: «Le seul plan B, pour remplacer le prêt du FMI, c’est le secteur privé, car c’est la seule locomotive qui reste pour créer de la richesse», a-t-il dit.
A en croire le ministre, l’Etat ne peut faire aucun effort, comme par exemple de réduire ses dépenses de fonctionnement. Et c’est au secteur privé de continuer à trimer pour payer les salaires d’une administration pléthorique, improductive et inefficace. Et qui est à court d’idées pour sortir le pays de la crise et le remettre sur les rails de la croissance.
I. B.
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