Les autorités italiennes multiplient depuis quelques jours les contacts avec leurs homologues tunisiennes pour leur demander de renforcer leurs efforts en vue de bloquer les départs des barques de migrants clandestins à partir de leurs côtes, dont l’afflux s’est à nouveau accentué, profitant d’un hiver plutôt clément.
«Appel au ministre tunisien des Affaires étrangères Othman Jerandi. J’ai demandé un engagement fort du gouvernement tunisien pour contrer les départs irréguliers de migrants et encourager un plus grand nombre de rapatriements. Je serai bientôt à Tunis : le gouvernement italien travaille à résoudre l’urgence migratoire», a écrit le ministre des Affaires étrangères italien Antonio Tajani sur Twitter, hier, mardi 10 janvier 2023.
Dans un discours sur Radio Anch’io, rapporte l’agence Ansamed, le ministre italien a déclaré qu’«en ce qui concerne le décret sur les flux 2022, un quota de récompense d’immigrants réguliers a été laissé pour être accueilli en Italie en provenance des pays d’Afrique du Nord». «La négociation est compliquée; nous travaillons non seulement avec la Tunisie mais aussi avec la Libye», a-t-il souligné.
Evoquant le contenu de cet entretien téléphonique dans un communiqué publié hier, le ministère tunisien des Affaires étrangères a indiqué qu’il a porté sur «la promotion des relations tuniso-italiennes dans les domaines d’intérêt commun et la question de la migration irrégulière», ajoutant que les deux ministres ont «réaffirmé la nécessité d’adopter une approche globale et de mettre en place des mécanismes appropriés pour encourager la migration régulière.»
«Cela dit, a souligné de son côté le chef de la diplomatie italienne cité par les médias italiens, nous devons penser à accueillir et à défendre les frontières contre l’immigration clandestine. Le gouvernement travaille également dur pour résoudre le problème avec le ministre des Affaires étrangères de la Tunisie, j’inviterai ce gouvernement à bloquer les départs».
Sur le front de l’Union européenne (UE), Tajani affirme que «la question de la migration doit être abordée sur plusieurs fronts, une action au niveau européen est nécessaire. C’est la principale solution. Cette question inquiète le pays. Nous avons besoin de plus d’unité. La rencontre d’hier (lundi, Ndlr) entre Ursula von der Leyen et Giorgia Meloni étaient très positifs car le président de la Commission européenne a fait des pas en avant dans le sens d’une action européenne».
I. B.
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