L’oasis de Gabès, un patrimoine unique gravement menacé

 A Gabès, les constructions anarchiques gagnent du terrain. A l’entrée de l’oasis, patrimoine unique au monde de par la richesse de sa biodiversité, des individus se sont livrés à l’abattage de plusieurs dizaines de palmiers dattiers pour la construction anarchique de maisons. (Illustration: on abat des palmiers pour construire à leur place et en toute illégalité des bâtiments hideux au cœur de l’oasis au vu et au su des autorités).

Au niveau des entrées nord et sud de la ville les constructions anarchiques prolifèrent un peu partout, menaçant l’écosystème et la survie même de cette oasis maritime unique au monde.

Malgré les appels répétés des associations environnementales pour le respect de la loi et la lutte contre les constructions dans l’oasis, aucune mesure concrète n’a été prise à cet effet, ce qui a encouragé plusieurs contrevenants à continuer de construire dans cette zone censée être protégée au mépris des lois et des règles d’urbanisme qui interdisent, formellement, les constructions dans les zones classées patrimoine agricole.

Dans une déclaration à l’agence Tunis Afrique Presse (Tap), Mohamed Ben Abderrahim, membre fondateur de l’Association de sauvegarde de la médina et de l’oasis de Gabès, a tiré la sonnette d’alarme et averti contre le non-respect des plans d’aménagement urbain. Il a insisté sur l’impératif de faire respecter la loi et de procéder à la démolition de toutes les constructions anarchiques dans l’oasis de Gabès pour préserver ce site unique et qui est aujourd’hui gravement menacé.

Même si le problème des constructions illégales et anarchiques concerne tout le territoire tunisien à des degrés divers, et traduit l’impuissance des autorités publiques sinon leur complicité active avec les hors-la-loi (c’est ce qu’on appelle corruption, et qui se retrouve à tous les étages de l’Etat), la situation à Gabès est d’autant plus catastrophique et requiert des interventions urgentes que cette région subit également les méfaits des industries chimiques qui y sont installées et qui détruisent le littoral, la faune, la flore et la santé humaine.

I. B. (avec Tap).

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