La 6e édition du Forum du financement de l’investissement et du commerce en Afrique (Fita) a débuté ses travaux, mercredi 20 septembre 2023, à Tunis, à l’initiative du Tunisia-Africa Business Council (TABC).
L’événement de deux jours organisé sous le thème : «L’Afrique en pleine crise mondiale et le rôle du secteur privé dans une transformation économique durable et inclusive», vise à «faire passer le message que la Tunisie n’est pas un pays raciste et que tous les Africains y sont les bienvenus selon la loi», a déclaré le président du TABC, Anis Jaziri, à l’ouverture de la conférence, dans une limpide allusion aux récentes déclarations du président de la république Kaïs Saïed sur la migration des Africains subsahariens en Tunisie, qualifiées de racistes et xénophobes par certaines parties.
Des messages rassurants seront adressés aux délégations africaines et internationales pour redorer le blason de la Tunisie en Afrique et dans le monde, a ainsi ajouté Jaziri, qui avait fait part, ces derniers temps, des difficultés que rencontrent certains opérateurs tunisiens en Afrique subsaharienne suite à la polémique relative aux migrants irréguliers.
Quelque 750 hommes d’affaires étrangers, pour la plupart originaires de pays africains, et 70 exposants participent cette année à l’événement qui comprend plus de 2 000 rencontres B2B pour encourager les exportations et identifier des niches pour les entreprises tunisiennes en Afrique.
Des accords seront également signés, susceptibles d’aider les hommes d’affaires tunisiens à se lancer dans des projets en Afrique, outre la conclusion prévue d’un accord avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), a indiqué Jaziri.
«Malgré les problèmes et les défis, quelque 160 entreprises tunisiennes sont actuellement implantées en Côte d’Ivoire et plus de 30 entreprises à Dakar, au Sénégal, ainsi que d’autres au Cameroun et au Kongo», a-t-il souligné.
Selon les organisateurs de la conférence, la 6e édition de la Fita se déroule cette année dans un climat économique mondial difficile, caractérisé par des crises financières dans plusieurs pays, notamment en Afrique.
Cette situation appelle tous les acteurs à redoubler d’efforts, à être créatifs et à innover, afin de transformer cette période de bouleversements multiformes en opportunités, en mettant en place des mécanismes de financement et en proposant des alternatives qui aideront l’investissement et le commerce interafricain à se développer.
Les discussions, lors de la conférence, porteront sur les questions stratégiques de l’économie africaine, notamment l’énergie, le climat et le développement durable, la transformation numérique, les infrastructures, l’eau et la sécurité alimentaire.
Il est nécessaire de renforcer la complémentarité économique en Afrique et le partenariat d’égalité et de solidarité entre les pays de la région, a déclaré la ministre des Finances Sihem Namsia. «Les populations africaines ont droit à un continent unifié fondé sur la complémentarité», a déclaré le ministre, lors de la cérémonie d’ouverture du forum.
«La solidarité africaine n’est plus une option; c’est plutôt une nécessité dans un contexte de changements économiques et géopolitiques», a déclaré la ministre, appelant à une politique africaine de complémentarité efficace qui doit soutenue par des mesures concrètes et des partenariats commerciaux.
Namsia a également indiqué que près d’un millier de chefs d’entreprises tunisiens et africains y participent, ajoutant que la Tunisie s’est toujours efforcée de dynamiser ses relations économiques et politiques avec l’Afrique. «La Tunisie constitue une porte d’entrée et une plateforme stratégique d’investissement», a-t-elle souligné, soulignant l’importance de mettre en place une stratégie intégrée et multipartite afin de favoriser un partenariat tuniso-africain créateur de richesse, fondé sur la solidarité et l’égalité. Une telle stratégie intégrée appelle à une plus grande ouverture économique et commerciale sur le continent africain, principalement par le biais d’un commerce et d’investissements accrus. Mme Namsia a déclaré, à cet égard, qu’il est crucial de développer la coopération avec les institutions financières africaines, notamment la Banque africaine de développement et la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), afin de sécuriser l’accès des secteurs public et privé au financement et d’assurer la mise en œuvre des projets.
Avec Tap.
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