Dans un article intitulé «The big default? The dozen countries in the danger zone», consacré à la douzaine de pays en zone dangereuse de défaut de paiement, dont la Tunisie, publié le 15 juillet 2022, Reuters passe en revue «les signes traditionnels de la crise de la dette, des monnaies qui s’effondrent, et des réserves de change épuisées», qui «indiquent qu’un nombre record de pays en développement sont désormais en difficulté.»
«Le Liban, le Sri Lanka, la Russie, le Suriname et la Zambie sont déjà en défaut, la Biélorussie est au bord du gouffre et au moins une douzaine d’autres sont dans la zone de danger alors que la hausse des coûts d’emprunt, l’inflation et la dette attisent les craintes d’un effondrement économique», écrit l’auteur, Marc Jones. Qui ajoute : «Totaliser le coût est époustouflant. En utilisant des spreads obligataires de 1 000 points de base comme seuil de douleur, les analystes calculent que 400 milliards de dollars de dette sont en jeu. L’Argentine a de loin le plus avec plus de 150 milliards de dollars, tandis que les suivants sont l’Équateur et l’Égypte avec 40 à 45 milliards de dollars.»
Certes, certains de ces pays, dont la Tunisie, pourront encore esquiver le défaut, «surtout si les marchés mondiaux se calment et que le FMI apporte son soutien», mais ils n’en restent pas moins des pays à gros risque au regard des bailleurs de fonds et des investisseurs.
Nous reproduisons ci-dessous une traduction du passage relatif à la Tunisie de l’article de Reuters où notre pays est situé en troisième position en termes de risque, après l’Argentine et l’Ukraine, mais suivi du Ghana, de l’Egypte, du Kenya, de l’Ethiopie, d’El Salvador, du Pakistan, de la Bélarusse, de l’Equateur, et du Nigéria.
«L’Afrique a un groupe de pays qui vont au FMI, mais la Tunisie semble l’un des plus à risque.
«Un déficit budgétaire de près de 10%, l’une des masses salariales du secteur public les plus élevées au monde et il est à craindre qu’il soit difficile d’obtenir, ou du moins de s’y tenir, un programme du FMI en raison des efforts du président Kaïs Saïed pour renforcer son emprise sur le pouvoir et le syndicat puissant et récalcitrant du pays.
«Les spreads obligataires tunisiens – la prime que les investisseurs exigent pour acheter la dette plutôt que les obligations américaines – ont atteint plus de 2 800 points de base et, avec l’Ukraine et El Salvador, la Tunisie figure sur la liste des trois principaux défaillants probables de Morgan Stanley. ‘‘Un accord avec le Fonds monétaire international devient impératif’’, a déclaré le chef de la banque centrale tunisienne, Marouane Abassi.»
I. B.
Donnez votre avis