Après l’huile végétale, le sucre, le fer, le beurre, la farine et certains médicaments, la pénurie annoncée de café fait jaser dans les réseaux sociaux en Tunisie. Le débat vaut le détour…
Les rumeurs d’une prochaine pénurie de café sont alimentées par les difficultés financières de l’Office du commerce de la Tunisie (OCT).
L’organisme étatique qui a le monopole de l’importation de nombreux produits, dont le café, et qui n’a pas l’argent en devises nécessaire au paiement de ses importations, aurait demandé au syndicat des torréfacteurs de payer à l’avance ses achats à venir, mais ce dernier aurait refusé d’avancer de l’argent pour financer l’importation de café par l’Etat.
Aux dernières nouvelles, les discussions entre les deux parties sont bloquées et il n’y a pas de solutions à l’horizon. Certains analystes économiques voient dans cette situation la conséquence de la poursuite du monopole désuet de l’Etat sur l’importation de certains produits.
«Imaginez l’impact de la pénurie sur les milliers de cafés dans le pays et les dizaines de milliers d’emplois dans ce secteur», commente l’expert économique Hichem Jouaber sur Facebook et ajoute : «La seule solution serait d’augmenter le prix des boissons à base de café, de supprimer la compensation actuelle de ce produit et de libéraliser l’importation.»
Cela, on l’imagine, augmentera les prix, enlèvera une épine des pieds de l’Etat et évitera la recrudescence de la spéculation et de la contrebande qui profitent généralement des pénuries pour faire flamber les prix, se remplir les poches et priver l’Etat de précieuses recettes fiscales que payeraient des entreprises ayant pignon sur rue.
«Qu’adviendra-t-il de ceux qui passent la journée attablés aux cafés ?», ironise, de son côté, l’expert économique Mustapha Mezghani, par allusion au centaines de milliers de désœuvrés que produit le système économique national d’un autre âge, qui est arrivé à une impasse.
Ce système désuet est une sorte de mélange douteux entre un libéralisme effréné et un étatisme incompétent et inefficace. La cata en quelque sorte…
I. B.
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