Dire que les Sahraouis ont le droit à l’autodétermination c’est déjà s’immiscer dans les affaires marocaines – puisqu’il s’agit du même peuple, selon le point de vue des Marocains – et on sortirait ainsi de notre neutralité historique. Ensuite, si on encourage toutes les entités séparatistes dans le monde, il n’y aurait plus d’État-nation (la Corse en France, la Sardaigne et la Sicile en Italie, le Pays basque et la Catalogne en Espagne et Djerba et Kerkennah en Tunisie, etc.). Nous devons cesser de jouer aux donneurs de leçons et à ceux qui décident ce qui doit être et ce qui ne doit pas être. Nous ne sommes pas la conscience du monde.
Dire que les Sahraouis ont le droit à l’autodétermination c’est déjà s’immiscer dans les affaires maroco-marocaines – puisqu’il s’agit du même peuple, selon le point de vue marocain – et on sortirait ainsi de notre neutralité historique. Ensuite, si on encourage toutes les entités séparatistes dans le monde, il n’y aurait plus d’État-nation (la Corse en France, la Sardaigne et la Sicile en Italie, le Pays basque et la Catalogne en Espagne et Djerba et Kerkennah en Tunisie, etc.). Nous devons cesser de jouer aux donneurs de leçons et à ceux qui décident ce qui doit être et ce qui ne doit pas être.
Par Nebil Maghraoui *
Tous les crimes et délits commis par des jeunes Tunisiens qui quittent clandestinement la Tunisie et qui vont porter des armes pour tuer et égorger en Syrie, en Irak et en Libye parce que des parties notamment religieuses leur disent qu’il faut le faire et que c’est une mission. Et par la suite, ces jeunes Tunisiens sont enrôlés et retournent au pays sans être inquiétés.
Il est temps de mettre fin à cette gabegie et à cette mentalité qui consiste à se croire investi d’une mission qui est en réalité une culture de l’anarchie que l’on inculque à nos jeunes. C’est une faute monumentale. Il faut apprendre l’humilité et à ne plus se mêler de ce qui ne nous regarde pas.
Contentons-nous de contribuer à l’édification de notre Tunisie en défendant et en protégeant ses acquis au lieu de nous mêler des affaires des autres.
La neutralité doit être la règle d’or
Dans ce dossier sensible du Sahara occidental, la Tunisie n’avait pas à s’aligner sur la thèse des Algériens pour leur faire plaisir. Le Polisario est un front sécessionniste et non pas un État. La preuve, c’est qu’il n’est pas reconnu par les Nations Unies et parmi les constantes de la politique tunisienne, c’est celles de s’en tenir et de respecter la légalité internationale.
On ne doit pas juger le Maroc ni pour le problème saharien ni pour la normalisation avec Israël. La neutralité et rien que la neutralité. Elle doit être la règle d’or comme au temps de Bourguiba et de Ben Ali.
Là, Kaïs Saïed est fautif. Il a invité le chef séparatiste d’une entité fantoche non reconnue par l’Onu pour faire plaisir aux Algériens, l’a accueilli avec tout le protocole digne des chefs d’État. C’est un précédent grave violant les usages diplomatiques et de surcroît qualifiant le sécessionniste Brahim Ghali de président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), qui n’existe pas.
C’est inadmissible. La Tunisie doit s’occuper de ses problèmes et Dieu sait s’il y en a et cesser de se mêler de ce qui ne la regarde pas et d’imputer ses problèmes et ses déboires aux autres pays.
Des contre-vérités en guise de justifications
Beaucoup de personnes répètent comme des perroquets : «Le Maroc nous a volé nos marchés.» Le Maroc n’a rien volé du tout. Si on est gouverné par des nuls et des incompétents depuis plus de dix ans et que des investisseurs vont chez eux, doivent-ils leur dire : «Restez où vous êtes et ne venez pas» ? Surtout qu’il s’agit souvent de Tunisiens qui se sentent à l’étroit dans leur propre pays…
Dire également que les Marocains sont responsables des problèmes du secteur du phosphate en Tunisie est faux et cela relève du mensonge, du déni de réalité et de la lâcheté.
Ce sont les voyous d’ici qui ont saboté le transport par train pour le remplacer par les camions et ce sont les interminables sit-in et blocages des unités de production par tous ceux qui veulent de force être recrutés par la Compagnie de phosphate de Gafsa (CPG) qui l’ont détruit. Et peut-on aussi reprocher aux anciens clients de la Tunisie, lassés par les retards de livraison de leurs commandes, de changer de fournisseur et de trouver chez les Marocains un meilleur service ?
Autre incohérence répétée : «La Tunisie n’a rien dit quand ils ont normalisé avec Israël alors on fait ce qu’on veut».
Cultivons notre jardin
Ce sont là deux sujets incomparables et qui n’ont rien à voir. La Tunisie a rompu une neutralité historique et a reconnu une entité fantoche que les Nations Unies ne reconnaissent pas alors que notre pays ne reconnaît que des États reconnus par l’Onu. En plus, c’est un sujet de discorde historique entre l’Algérie et le Maroc et on n’a pas à prendre position.
Kaïs Saïed veut plaire à son (unique) ami Abdelmadjid Tebboune et au régime algérien, et allez comprendre pourquoi ! Voilà le problème que tout le monde esquive par bêtise ou par lâcheté ou les deux en même temps.
Enfin, la position du Maroc n’a rien contre le peuple tunisien. Le communiqué de leur ministère des Affaires étrangères de vendredi soir a précisé dans un paragraphe que cette crise n’affecte en rien leurs relations avec le peuple tunisien frère.
Ce n’est qu’en assumant nos problèmes et nos déboires que notre pays pourra commencer à s’en sortir. Occupons-nous de notre pays, cultivons notre jardin et ne nous mêlons pas des affaires des autres.
* Homme d’affaires.
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