En dépit de la complexité du contexte actuel, les chefs d’entreprise en Tunisie affichent un optimisme prudent quant aux perspectives 2022 et au rebond de l’activité économique et de l’investissement en 2023.
La Chambre de commerce et d’industrie tuniso-française (CCITF) a recueilli au courant de la période allant du 17 octobre au 4 novembre 2022 l’avis de la communauté de ses adhérents sur l’environnement des affaires en Tunisie et sur leurs performances pour les années 2021/2022.
Le Baromètre de la conjoncture économique de la CCITF se propose de mieux cerner les sources de compétitivité et de faiblesse de l’écosystème tunisien des affaires, d’évaluer les performances des entreprises au courant des années 2021, 2022 et les perspectives 2023.
Il se propose également d’apprécier les facteurs de compétitivité du site tunisien des affaires, de s’arrêter sur les opportunités qu’offre le mouvement de relocalisation au site tunisien des affaires, d’apprécier dans quelle mesure les entreprises adhérentes sont prêtes pour la transition écologique et, enfin, de mesurer l’impact de la guerre d’Ukraine sur l’activité des entreprises.
Cette nouvelle vague du baromètre a été menée auprès de 143 entreprises adhérentes à la CCITF (55 dans l’industrie, 82 dans les services et 3 dans l’agriculture), dont 62 à participation française (soit 43%). Cet échantillon aléatoire est représentatif de la population d’adhérents de la CCITF.
Les résultats de cette enquête annuelle renseignent fort sur les attentes et les préoccupations de la communauté des affaires.
Un optimisme prudent
En effet, en dépit de la complexité du contexte actuel, les chefs d’entreprise affichent un optimisme prudent quant aux perspectives 2022 et au rebond de l’activité économique, notamment de l’investissement en 2023.
La reprise tant attendue et souhaitée reste néanmoins tributaire de la satisfaction d’un certain nombre de facteurs interdépendants.
En effet, la restauration de la confiance et la relance de la croissance restent tributaire, pour la majorité des chefs d’entreprise, au renforcement de la stabilité politique et à l’amélioration de l’environnement des affaires. Ces préalables sont à même de renforcer la confiance des opérateurs et de leur permettre d’avoir une meilleure visibilité pour tirer le meilleur parti du mouvement de relocalisation qui commence à se dessiner en Europe.
D’une manière générale, le baromètre de la CCITF montre qu’en 2022, près de 84% des entreprises sondées prévoient soit une croissance ou une stagnation de leur chiffre d’affaires, 16% seulement s’attendent à une baisse de leur chiffre d’affaires.
En matière d’emploi : les réalisations enregistrées sont dans l’ensemble satisfaisantes : 51% des entreprises sondées (72) ont créé entre 1 à 19 emplois; 14% ont embauché entre 20 et 50 personnes ; 13% ont créé entre 50 et 100 emplois et 6% ont créé 100 emplois et plus.
Cette enquête a permis quand même de dégager un vent d’optimisme s’agissant des perspectives 2023 : 23% des entreprises sondées s’attendent à une forte amélioration de leur chiffre d’affaires; 69% prévoient une amélioration moyenne et 8% s’attendent à une baisse de leur activité
Un sentiment mitigé
Pour ce qui concerne les facteurs de compétitivité du site tunisien des affaires, un sentiment mitigé se dégage. Les entreprises craignent le plus au cours des douze prochains mois, quatre facteurs : l’instabilité politique considérée pour 34% comme facteur à risque; la dégradation de l’environnement des affaires, facteur qui pose problème pour 24%; l’instabilité de l’environnement international redouté par 20% des entreprises sondées; et la baisse de la demande et l’instabilité du cadre fiscal qui continuent à préoccuper 11% des chefs d’entreprise interrogés.
Sur un autre plan, la relation administration-entreprises reste empreinte de flou et les procédures administratives sont considérées encore de lourdes et tortueuses. En attendant que le processus de digitalisation avance et se généralise : 39,2% des entreprises trouvent des difficultés avec les services de la douane; 32% avec l’administration fiscale; 22,40% avec les services de la Banque Centrale et 12% avec la CNSS.
Il existe quand même un bémol pour la majorité des entreprises interrogées, le site tunisien des affaires reste compétitif et propice au partenariat. En effet, 80% des entreprises sondées considèrent la Tunisie soit moyennement ou très attractive.
En matière de transition écologique, la majorité des entreprises sont soient prêtes ou moyennement prête à ce processus de transformation. L’enquête révèle que : le tiers des entreprises interrogées se déclare prêt pour la transition; et 43% pensent qu’elles sont moyennement prêtes.
Enfin, s’agissant des répercussions de la guerre d’Ukraine sur les entreprises, les résultats sont différenciés. Il ressort que 29% des entreprises sondées indiquent l’absence de tout impact; 33% des entreprises déplorent un impact et 38% des entreprises déclarent avoir subies un impact moyen.
Communiqué.
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