Né en 1929 à Tunis, dans une famille originaire de Djerba, Farid Ghazi est essayiste, nouvelliste, romancier, auteur de nombreux articles et études sur la littérature tunisienne. (Farid Ghazi, encre par Abdelmajid El Bekri).
Farid Ghazi a fait ses études secondaires, au lycée Carnot et au collège Sadiki, puis supérieures, à Tunis, où il eut comme professeurs, Mahmoud Messâadi. Il soutint à la Sorbonne une thèse sur Ibn Al-Muqaffa’ et sera, en 1957, le premier Tunisien Docteur ès lettres.
Fin lettré, universitaire prolifique, vrai bilingue, il est essayiste, nouvelliste, romancier, auteur de nombreux articles et études sur la littérature tunisienne. On connait moins sa création poétique, écrite dans les deux langues. Ainsi, publia-t-il en français son recueil ‘‘Night’’, où l’influence de la poésie arabe n’est pas sans rappeler celle du romantisme d’Aboulkacem Chebbi.
Il décède en 1962, à l’âge de 33 ans, laissant des manuscrits restés inédits, semble-t-il.
Tahar Bekri
L’homme !
Je chanterai l’homme
L’homme mon frère, mon camarade, moi-même
Chevalier sans peur et sans reproche
Dans la jungle sanglante
Sans loi et sans pitié
Debout aux horizons de la nuit
De notre sang
Jaillira la grande aurore
Amour
Paix
Rêverie
Un jardin fleuri
Une fraîche haleine
Une amie sourit
Près d’une fontaine
Au fond du silence
Un chant qui s’achève
Sereine cadence
Dans le soir du rêve
L’étoile s’allume
Sur un fond de nuit
Et une ombre intime
Chante et danse et fuit
Dans le vent et la nuit
L’ouragan souffle l’ouragan
Nuit lourde
De marbre
Dansent les morts
Croassent les vampires
Sifflent les serpents
Grouillent les vipères
Craque la forêt
La lune crane vide
Œil béant maléfique
Les ombres de ma faim
Danse folle
O souffrance du corps
O calvaire de l’âme
Dans le vent et la nuit
Je m’en vais
Pèlerin des ténèbres
Du néant au néant
‘‘Night », éditions Le Nord, Tunis, 1949.
Donnez votre avis