BAD : La croissance du PIB en Tunisie sera de 2,2% en 2023, et de 2,6% en 2024

La Banque africaine de développement (BAD), dans la 1ère édition de son rapport sur les « Performances et perspectives macro-économiques de l’Afrique », publié jeudi 19 janvier 2023, estime que la croissance moyenne en Tunisie serait de 2,2% en 2023, et de 2,6% en 2024.

Les prévisions de 2023-2024 de la BAD concernant la Tunisie portent sur une moyenne de 8% pour l’inflation, de -5,6% pour la balance du compte courant, et de -7,3% du solde budgétaire.

En Afrique du Nord, les estimations de croissance sont en moyenne de seulement 1,1% alors qu’elles étaient de 5,4% en 2021, et de 4,3% en 2022, en raison de la forte contraction en Libye, et des effets de la sécheresse au Maroc.

Au plan du continent africain, la croissance du PIB réel devrait se stabiliser en moyenne à 4% en 2023-24, contre 3,8% en 2022..

Par ailleurs, le rapport de la BAD rappelle à juste titre les menaces qui pèsent sur ces perspectives de croissance stable, dans la plupart des pays africains, émanant d’un croisement de chocs qui se chevauchent, à savoir la guerre en Ukraine qui continue de perturber les chaînes d’approvisionnement dans le monde, et d’entraîner une inflation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie; le durcissement des conditions financières mondiales, avec pour effet d’augmenter les coûts du service de la dette intérieure; les effets persistants de la Covid-19; le changement climatique et son impact négatif sur l’approvisionnement alimentaire; et le risque de revirements politiques dans les pays qui tiendront des élections en 2023.

A cet effet, le rapport de la BAD sur les « Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique » recommande un dosage stratégique des politiques monétaires, fiscales et structurelles, afin de remédier à la hausse de l’inflation et à la vulnérabilité accrue de la dette en Afrique.

En outre, des politiques industrielles stratégiques permettront de corriger les défaillances du marché, de favoriser l’orientation vers l’exportation, et d’encourager une concurrence saine dans les secteurs clés.

Des réformes structurelles pour stimuler le commerce régional, renforceront la résilience du continent, face aux retombées du ralentissement économique mondial, et réduiront les déficits commerciaux persistants, de même que des politiques pour un environnement propice au développement du secteur privé, permettront de mobiliser des financements supplémentaires pour le développement de l’Afrique.

Enfin, comme il est souligné dans le rapport, les pays africains doivent consacrer des investissements importants à l’élaboration de programmes de protection sociale inclusifs et durables, à même de renforcer la résilience des ménages aux chocs exogènes. Lesquels investissements doivent être soutenus par des réformes structurelles, promouvant une industrialisation tirée par l’agriculture, pour accroître la sécurité alimentaire et réduire la forte dépendance aux importations du secteur.

A. M.

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