Les investissements étrangers, directs et de portefeuille, ont augmenté de 18,4% en 2022, à 2 223 millions de dinars tunisiens (MDT), selon les statistiques de l’Agence de promotion de l’investissement extérieur (Fipa Tunisia), contre 1 876 MDT en 2021. Quid des régions, des pays, et du stock investi en 2022 ?
Du total investi dans les IE (2 223 MDT), le montant des investissements directs étrangers (IDE) s’est taillé la part du lion avec 2 214,3 MDT, alors que ceux du portefeuille ont totalisé 7,6 MDT, soit une baisse de -75,9% par rapport à 2021, selon des données préliminaires de Fipa Tunisia.
Par rapport aux années précédentes, les IE ont affiché des variations de 20% par rapport à 2021, de 20,7% par rapport à 2020, et de -10,7% par rapport à 2019.
Compte tenu de l’évolution du taux de change du dinar tunisien (DT), ces investissements ont atteint $715,9 millions contre $671,4 millions en 2021, et €681.4 millions en 2022 contre €569,1 millions en 2021.
En termes de répartition sectorielle, les investissements étrangers dans l’énergie en 2022 ont été de +22,2%, de +18,7% dans les services, de +0,4% dans l’agriculture, et une part de lion de +58,7% dans les industries manufacturières avec 1 300,6 MDT en 2022, contre 952,6 MDT en 2021.
La part des IDE dans les services a atteint 413,4 MDT, alors que ceux du secteur agricole ont enregistré 9,7 MDT en 2022, par rapport à 6,8 MDT en 2021.
Quant au secteur de l’énergie, la Tunisie n’a attiré que 490,5 MDT en 2022, contre 540,6 MDT en 2021, affichant ainsi une baisse de-9,3%.
A la suite de ces indicateurs, il aurait été encore plus intéressant (et réaliste) de présenter les chiffres du stock entrant de l’IDE en Tunisie, sachant que c’est la valeur des fonds propres investis par les investisseurs étrangers, et des prêts nets qui leur ont été octroyés. Cet indicateur mesure à un moment donné, généralement en fin de trimestre ou d’année, le niveau total de l’investissement direct étranger dans un pays. Or, Fipa Tunisia parle justement de statistiques annuelles…
Par ailleurs, des statistiques sur le flux entrant des IDE sont tout aussi intéressantes, car ceux-ci représentent les opérations qui augmentent l’investissement que les investisseurs étrangers ont réalisé dans le pays, moins les opérations qui l’ont fait régresser (définition OCDE).
Plus encore, les statistiques ne précisent pas si ces chiffres concernent des investissements réalisés ou déclarés en 2022. Il aurait été plus réaliste de connaître l’écart entre les deux, si écart il y a, pour une meilleure appréciation des mesures correctives à prendre.
Il en est de même pour les pays qui investissent le plus dans le pays, dans quels secteurs et surtout dans quelles régions. Ne parle-t-on pas de développement régional à outrance, dans tous les programmes de développement du pays ? Qu’en est-il au juste chiffres à l’appui ?
A. M.
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