L’Instance nationale pour la prévention de la torture Tunisie (INPT) a finalement été autorisée, cet après-midi, à rendre visite au juge révoqué Bechir Akremi admis à l’hôpital psychiatrique Razi à la Manouba.
L’INPT avait dénoncé, hier dans un communiqué, cet interdiction d’une visite organisée après une alerte envoyée par la fille de Béchir Akremi (sans citer le nom du juge révoqué) qui a exprimé la préoccupation de la famille quant à l’état de santé de son père, estimant que cette décision va contre l’article 13 de la Loi organique n°2013-43.
De son côté, le ministère de la Santé a indiqué dans la soirée de ce lundi 20 février 2023, que l’interdiction de visite à l’hôpital psychiatrique est une «mesure médicale ordinaire, adoptée pour des raisons strictement médicales et qui est pratiquée dans les mêmes services à travers le monde».
Le ministère a ajouté qu’une équipe de médecins composée de professeurs universitaires en médecine psychiatrique a finalement autorisé la délégation de l’INPT à rendre visite au concerné, cet après-midi vers 16h, son état de santé, le permettant selon ladite équipe.
Ce que l’INPT a confirmé, à son tour, en précisant qu’après un entretien avec la directrice générale de l’hôpital Razi et le chef de cabinet du ministre de la Santé, ses membres ont été autorisés à rendre visite au concerné «afin de s’assurer des conditions de détention au sein de l’établissement sanitaire et de la qualité du traitement des personnes soumises à un internement obligatoire».
L’Instance a également remercié la direction de l’hôpital Razi et les autorités de tutelle du ministère de la Santé «d’avoir résolu le problème survenu hier et facilité le travail de son équipe de visite», tout en réaffirmant sa détermination à poursuivre son travail conformément à la législation nationale et aux normes internationales.
Rappelons que Bechir Akremi est accusé, par le comité de défense des deux martyrs Chokri Belaïd et de Mohamed Brahmi, de manquements et de manipulation des dossiers relatifs aux assassinats, entre autres affaires liées au terrorisme dont il était en charge.
Il a été arrêté le 12 février courant, puis placé quelques jours après à l’hôpital psychiatrique, ce que sa famille et ses avocats ont dénoncé, en indiquant ne pas s’expliquer cette décision. Ils ont également crié à l’injustice, en affirmant que «Bechir Akremi est innocent…».
Y. N.
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