Domaine Oued El-Khil abrite la 1ère grainothèque en Tunisie

Les premières grainothèques pour le dépôt et l’échange de semences paysannes locales viennent de voir le jour dans trois régions du sud du pays: Tatouine, Djerba et Zarzis, dans l’objectif de préserver le patrimoine vivant de la Tunisie.

Cette initiative de création de maisons de semences, lancée par l’Association tunisienne de permaculture (ATP) et d’autres ONG tunisiennes actives dans le développement durable et l’agriculture biologique, vise à réhabiliter les semences paysannes pour promouvoir une agriculture saine et contrer la pression de l’agro-industrie sur le patrimoine et les pratiques ancestrale d’agriculture.

La première grainothèque a été créée au sein de la ferme d’agroécologie Domaine Oued El-Khil, située dans la délégation de Ghomrassen à Tataouine.

«Notre objectif est de collecter et récupérer les semences locales menacées d’extinction en Tunisie et toutes les semences paysannes pour les sauvegarder, les redistribuer et les réintroduire dans les cultures», a déclaré à l’agence Tap, Radhouen El-Tiss, promoteur de la ferme Domaine Oued El Khil et activiste de la société civile.

Des agriculteurs ont été formés, avec le soutien de l’ATP, dans le domaine de la collecte, de la sauvegarde et de la multiplication des semences paysannes. Ils ont été sensibilisés à la nécessité de garantir une traçabilité des graines cultivées à travers la création de registres de semences, a indiqué l’entrepreneur en agro-écologie.

Des conventions ont été signées pour la création d’autres maisons de semences dans la perspective de généraliser cette initiative dans toutes les régions, a-t-il précisé.

Dans la conjoncture actuelle marquée par de fortes dégradations du pouvoir d’achat global du Tunisien, ainsi que par une augmentation sans précédent du déficit de la balance alimentaire sous l’effet de chocs exogènes, selon une étude intitulé ‘‘Renforcer la sécurité alimentaire de la Tunisie en 2022-2023’’, de l’Institut tunisien des études stratégiques (Ites), la Tunisie gagnerait à investir dans des systèmes alimentaires durables.

Ceci doit commencer par la reprise du contrôle sur les semences qui se situent en amont de la chaîne alimentaire, estiment les activistes en permaculture.

D’après Tap.

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