Pour éviter à la Tunisie un effondrement économique et social annoncé, la Commission européenne pourrait envisager «une éventuelle nouvelle opération d’assistance macro-financière (…) si des conditions préalables spécifiques sont remplies».
C’est pour discuter avec les responsables tunisiens de l’état d’avancement des réformes envisagées et de l’aide financière potentielle européenne au pays que le commissaire européen aux affaires économiques Paolo Gentiloni se rendra à Tunis après-demain, lundi 27 mars 2023, visite qui intervient quelques jours seulement après la visite dans le pays d’une autre délégation européenne.
Gert Jan Koopman, directeur général pour la politique de voisinage et les négociations d’élargissement, et Johannes Luchner, directeur général adjoint pour les affaires intérieures de l’UE, étaient, en effet, à Tunis mardi dernier «pour discuter et évaluer» les relations de l’UE avec la Tunisie.
M. Gentiloni devrait rencontrer le président Kaïs Saïed, la Première ministre Najla Bouden, ainsi que des membres du gouvernement dont le ministre des Affaires étrangères Nabil Ammar, le ministre de l’Economie Samir Saïed et le ministre des Finances Sihem Boughdiri Nemsia.
Le responsable de l’UE rencontrera également le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marouane Abassi, et des représentants du secteur privé et de la société civile tunisiens, a indiqué le service de presse de la Commission européenne.
«Le commissaire discutera des réformes socio-économiques envisagées par le gouvernement dans le contexte d’une situation économique difficile avec les responsables tunisiens», a-t-il précisé.
M. Gentiloni discutera également avec le gouvernement tunisien d’«une éventuelle nouvelle opération d’assistance macro-financière», que la Commission européenne affirme pouvoir envisager si «des conditions préalables spécifiques sont remplies».
Cette visite intervient après une réunion du Conseil des affaires étrangères lundi dernier à Bruxelles, au cours de laquelle le responsable des Affaires étrangères de l’UE, Josep Borrell, a déclaré que «la situation en Tunisie est très, très dangereuse» et a mis en garde contre les répercussions sur l’Europe.
« Si elle s’effondre économiquement ou socialement, alors nous serons dans une situation où de nouveaux flux de migrants arriveront en Europe. Nous devons éviter cette situation», a déclaré M. Borrell.
La Tunisie continue de faire face à une situation économique qui se détériore et doit de toute urgence adopter un ensemble de réformes pour conclure un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).
La Tunisie avait demandé un financement de 4 milliards de dollars au FMI et avait conclu un accord au niveau du personnel avec le fonds en octobre 2022 pour un nouveau mécanisme de financement élargi de 48 mois d’une valeur d’environ 1,9 milliard de dollars pour soutenir le programme de réforme économique du gouvernement.
Cependant, il doit encore obtenir un financement du prêteur international en attendant la mise en œuvre des réformes sur lesquelles le gouvernement s’était engagé actions requises, et qui concerne la réduction des subventions aux produits de première nécessité, la maîtrise de la masse salariale du secteur public, la restructuration des entreprises d’Etat et la réforme fiscale vers plus d’équité et d’efficacité.
I. B.
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