Le récent film «Je reviendrai là-bas», dans lequel le réalisateur Yassine Redissi rend hommage au chanteur juif franco-tunisien Henri Tibi, amoureux de La Goulette, a ravivé en Tunisie les projecteurs sur cette cité balnéaire.
La Goulette est proche de Tunis, accessible en 15 minutes avec le TGM. Tunisiens, Français, Maltais, Italiens y vivent depuis longtemps, et il est décrit par beaucoup comme un exemple de communion et de proximité entre différentes communautés religieuses. Tout cela au moins jusqu’aux années 60.
Souvent originaires de Sicile, les pêcheurs italiens se sont installés dans le quartier de Piccola Sicilia, où encore aujourd’hui, chaque 16 août, le rite de l’Assomption est célébré avec la Madone de Trapani, la patronne des pêcheurs qui sort du cimetière. C’est ici qu’a passé son enfance la star de cinéma Claudia Cardinale, «la plus belle Italienne de Tunis», à qui l’administration municipale a dédié l’an dernier une rue et une fresque pour «se souvenir du passé commun».
«La Goulette est encore aujourd’hui un symbole d’accueil et a toujours entretenu un dialogue fructueux avec les différentes cultures et reste un exemple de coexistence pacifique entre les différentes communautés», explique Soumaya Bourougaaoui, professeur d’italien et chercheur à l’Université de Kairouan, à l’agence italienne Ansa, ajoutant que «La Goulette d’antan est encore très présente dans notre mémoire, la sauvegardant pour les générations futures».
Pourtant, depuis les années 1970, même les jeunes Tunisiens de La Goulette ont commencé à s’expatrier pour étudier et tenter leur chance à l’étranger, rares sont ceux qui ont décidé de revenir y vivre. Pourtant, chaque été, ils se retrouvent ici pour retrouver leur famille et peut-être même un peu de cette atmosphère unique de légèreté et de légèreté chantée par le poète bohème et exilé des années 1960, Henri Tibi.
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