Jihad Azour : «Le FMI n’a imposé aucun diktat à la Tunisie»

Le Fonds monétaire international (FMI) n’a pas imposé de diktats à la Tunisie et le programme de réformes structurelles a été présenté par le gouvernement tunisien, a déclaré Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, lors d’une conférence de presse, jeudi 13 avril 2023, en marge des réunions de printemps de la Banque mondiale et FMI à New York.

Selon Jihad Azour, qui répondait ainsi au président de la république Kaïs Saïed, qui affirmait il y a quelques jours que la Tunisie n’acceptait pas les diktats d’aucune partie étrangère, les autorités tunisiennes n’ont pas demandé au FMI de reconsidérer son programme de réformes. «Chaque réforme a des répercussions qu’il faut atténuer en se concentrant sur les perspectives positives, et c’est exactement le modèle sur lequel nous travaillons avec les autorités tunisiennes», a-t-il déclaré.  

Azour a souligné que le FMI continuerait à soutenir la Tunisie, soulignant que d’autres institutions internationales ont également promis d’aider la Tunisie à lutter contre l’inflation et à assurer la stabilité économique.

«Le programme de réformes proposé par la Tunisie, qui fait l’objet de discussions approfondies avec le FMI depuis plus de 12 mois, prend en considération les difficultés actuelles et offre des perspectives pour l’avenir, à savoir plus d’investissements et un rôle accru du secteur privé», a-t- il dit.

Dans ce contexte, il a souligné l’importance d’évaluer l’efficacité des entreprises publiques et de trouver des solutions à l’impact de leur endettement sur l’économie nationale, soulignant la nécessité d’encourager le financement du secteur privé.

Azour a souligné que le gouvernement tunisien étudie un certain nombre de mesures pour réorienter le système de protection sociale afin qu’il soit mieux ciblé et profite aux plus nécessiteux.

En outre, le responsable a souligné que le programme de réformes de la Tunisie comprend une réforme du système de subventions au profit des plus nécessiteux, ainsi qu’une réforme fiscale pour garantir l’équité.

Le programme de réformes de la Tunisie a été validé par les services du FMI en octobre dernier, mais le dossier pour obtenir un prêt de 1,9 milliard de dollars sur 48 mois pour le financer n’a pas avancé.

Le conseil d’administration du FMI avait décidé en début d’année de suspendre l’examen du dossier tunisien, mais une source du FMI a déclaré à l’agence Tap en marge des réunions de printemps qu’une nouvelle date serait fixée en concertation avec les autorités tunisiennes pour remettre le dossier sur la table.

I. B. (avec Tap).

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