Les noms des lauréats de la 27e édition des Prix Comar du roman tunisien d’expressions arabe et français ont été révélés samedi 6 mai 2023 au cours d’une soirée à la fois littéraire et musicale, qui a permis de mesurer la bonne santé de l’art romanesque national.
Par Imed Bahri
En prélude de la soirée, qui s’est déroulée au Théâtre municipal de Tunis et a été diffusée en direct sur la page Facebook des Assurances Comar, et a été animée par notre collègue Hamza Balloumi, le public a eu droit à une ouverture en chansons avec la jeune Asma Ben Ahmed, qui a interprété, entre autres, quelques couplets d’un grand classique de Oum Kalthoum, ‘‘Anta Omri’’, qui a fait vibrer les mélomanes présents.
Asma Ben Ahmed chante Oum Kalthoum.
Promouvoir le roman tunisien
Le directeur général des Assurances Comar et président du comité d’organisation des prix Lotfi Belhaj Kacem a insisté dans son allocution de bienvenue sur la détermination de l’entreprise à poursuivre son appui aux romanciers et, indirectement, à toutes les parties impliquées dans le développement de ce genre littéraire très prisés par les Tunisiens (éditeurs, libraires, critiques littéraires et lecteurs), tout en annonçant une série de partenariats dans ce domaine avec diverses parties, notamment le ministère des Affaires culturelles et la Maison du Roman, à la Cité de la Culture de Tunis. Car il ne s’agit pas seulement d’organiser annuellement ce prix et de primer les meilleurs romans publiés entre deux sessions, il s’agit aussi de promouvoir les ouvrages primés et leur assurer le meilleur rayonnement possible, tout en incitant le grand public à la lecture, ce qui constitue l’objectif principal, a-t-il expliqué.
Puis ce fut l’heure de vérité, celle de l’annonce de palmarès de l’année.
Le Jury des Prix Comar pour le roman tunisien en langue française, composé de Monia Kallel, Sonia Zlitni, Mokhtar Sahnoun, Kamel Ben Ouanes et Ridha Kefi, qui a examiné 24 romans, 7 de plus que la précédente session, a décerné les trois prix suivants :
Meryem Marzouki reçoit son Prix Découverte des mains de Hakim Ben Hammouda.
Le Prix Découverte au roman Je jalouse la brise du sud sur ton visage, de Meryem Sellami pour sa capacité à analyser au plus près la complexité des relations humaines avec courage et sincérité, dans un style fluide et une narration bien maîtrisée, pour raconter les séquelles psychologiques que traîne la victime d’un viol subi durant l’enfance.
Fadhila Laouani reçoit le Prix spécial du jury.
Le Prix spécial du jury au roman Le sacre des imbéciles de Fadhila Laouani pour l’originalité du regard portée sur une société en pleine mutation au lendemain de l’indépendance et qui brosse une fresque sociale où l’ironie et l’humour sont servis par une belle écriture.
Slaheddine Ladjimi remet le Comar d’or à Mouha Harmel.
Le Prix Comar d’Or au roman Siqal, l’antre de l’ogresse de Mouha Harmel pour avoir revisité les contes populaires en leur conférant une dimension poétique et cosmique, à travers une immersion originale dans l’imaginaire populaire tunisien, le tout rehaussé par une réflexion philosophique à portée universelle.
Le Jury des Prix Comar pour le roman tunisien en langue arabe, composé de Hafidha Karabibene, Mohamed Aissa Moaddeb, Naziha Khelifi, Fathi Nasri et Mohamed El-Kadhi, a décerné les trois prix suivants :
Nabil Ben Yedder remet son Prix Découverte à Rafika Bhouri.
Le Prix Découverte au roman Zaman Al-Hadhayane (Le Temps du délire) de Rafika Bhouri racontant l’histoire d’une mère qui abandonne son nourrisson à l’hôpital. Ayant perdu la mémoire, elle erre dans des atmosphères désertique et retrouve peu à peu sa mémoire perdue. Ce qui donne lieu à une réflexion sur la destinée humaine et la complexité des relations humaines.
Hakim Ben Yedder remet le Prix spécial du jury à Sofiene Rejeb.
Le Prix spécial du jury au roman Al-Yaywma Jomoa Wa Ghasdan Khamis de Sofiene Rejeb qui déploie un tableau social où il ressuscite le vécu, les habitudes et les croyances de la communauté juive de la ville de Sousse, à travers les destins croisés de personnages qui trouvent le salut dans l’art comme moyen de changement.
Lassaad Saied remet son Comar d’Or à Taoufik El-Aloui.
Le Prix Comar d’Or au roman Jebel Jeloud de Taoufik El-Aloui qui installe le lecteur dans l’univers haut en couleurs d’un quartier populaire situé à la lisière sud de Tunis, de la période de la colonisation à aujourd’hui, à travers les rêves, les échecs et les frustrations d’êtres attachants d’humanité et qui ne manquent pas d’imagination et d’humour.
La photo finale des lauréats avec les membres des deux jurys.
Une fête totale
Après l’annonce du palmarès et la montée sur scène des six heureux lauréats pour recevoir leurs prix des mains des personnalités présentes, notamment Hakim Ben Yedder, directeur général de la Compagnie méditerranéenne d’assurances et de réassurances (Comar), Hakim Ben Hammouda, ancien ministre des Finances, Slaheddine Ladjimi, président du conseil d’administration de la Comar, et Lassaad Saïed, le chef de cabinet du ministre des Affaires culturelles, il y eut la photo finale rassemblant les lauréats et les membres des deux jurys.
La soirée s’et poursuivi et s’est achevée en apothéose avec un tour de chants assuré par l’une des valeurs montantes de la chanson tunisienne Aymen Lassik, qui a interprété, avec sa voix de crooner, chaude et fraîche à la fois, mélodieuse toujours, un florilège de chansons tunisiennes et orientales, le but étant de rapprocher les arts et de faire de la remise des Prix littéraires Comar une fête totale.
Aymen Lassik interprète un bouquet de tubes orientaux et maghrébins .
Les auteurs primés ont eu aussi l’occasion de dédicacer leurs ouvrages, un stand spécial des romans primés ayant été installé dans le hall d’entrée du théâtre. Ils ont pu aussi donner des entretiens aux médias présents. D’autres manifestations sont également prévues, notamment une rencontre publique avec les auteurs, dans un cadre plus studieux, dont la date et le lieu seront communiqués ultérieurement.
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