Plus de 3 millions de Tunisiens, soit plus du quart de la population globale, sont confrontés à la menace de l’insécurité alimentaire, a déclaré le président du Centre tunisien des études de la sécurité globale (CTESG) Ezzedine Zayani.
Cela comprend 1,5 million de personnes qui devront faire face à cela, a ajouté Zayani en se référant à l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2022 de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
S’exprimant lors d’une conférence tenue samedi 27 mai 2023 à Tunis sous le thème «Sécurité et souveraineté alimentaires et droit à l’alimentation en Tunisie», Zayani a mis en garde contre la situation alimentaire actuelle dans le monde et en particulier en Tunisie «qui court un risque considérable».
À cette fin, le responsable a appelé à prendre les mesures nécessaires pour faire face à cette menace réelle. «Les plats les plus simples sont très chers de nos jours en raison de l’inflation et de la détérioration du pouvoir d’achat», a-t-il souligné
Il a également appelé les parties prenantes à envisager de toute urgence de nouvelles solutions et à «renouer avec les fondements de la politique agricole tunisienne datant des premières années de l’indépendance», et qui visait l’autosuffisance alimentaire, objectif désormais lointain puisque la Tunisie importe plus de 60% de ses besoins en céréales, taux qui pourrait dépasser cette année le seuil de 90%, eu égard la très faible production de blé et d’orge cette année en raison de la sécheresse.
Zayani a, à cet égard, rappelé l’évolution de la situation agricole due au changement climatique qui s’est traduit par une faible pluviométrie et une importante pénurie d’eau. Le dessalement de l’eau de mer est préconisé ainsi que l’accompagnement des agriculteurs pour les inciter à maintenir leurs activités et éviter ainsi la «pauvreté alimentaire». «Nous assistons aujourd’hui à l’émergence d’un nouveau monde, suite à la guerre russo-ukrainienne, dans lequel les pays souffrant d’insécurité alimentaire doivent aligner leurs politiques sur celles des grandes puissances productrices de blé», a-t-il ajouté, en appelant la Tunisie à recentrer ses stratégies économiques sur l’agriculture.
D’après Tap.
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