L’écrivain togolais Sami Tchak a fait ressortir, par sa perspicacité et la finesse de son analyse, les différentes réalités, les enjeux et les aspects socioculturels qui tournent autour de la sexualité. Le tout servi par une plume magistrale et une écriture savoureuse. Vidéo.
Par Mohamed Sadok Lejri *
Un grand merci à Emna Louzir pour avoir invité Sami Tchak à son émission Le Midi C’est à vous !, sur RTCI, lundi 26 juin 2023. C’est un auteur togolais auquel je me suis toujours identifié et que j’admire beaucoup. Je l’ai découvert en rédigeant mon mémoire de master. Les ouvrages de Sami Tchak m’ont été d’un grand secours lors de la rédaction de mon mémoire qui porte sur un sujet épineux, tabou, en l’occurrence la prostitution.
D’abord, j’avais commencé par La Sexualité féminine en Afrique, un livre sur les femmes d’Aguégués, Aguégués étant le nom d’une banlieue de Lagos où s’étaient concentrées beaucoup de Togolaises soumises à la prostitution. L’on reçoit ce livre comme un coup de poing dans la figure.
L’ambiguïté des relations
En effet, dans cet ouvrage, Sami Tchak a fait ressortir, par sa perspicacité et la finesse de son analyse, les différentes réalités, les enjeux et les aspects socioculturels qui tournent autour de la sexualité, mais aussi toute l’ambiguïté des relations entre les hommes et les femmes.
Ensuite, j’ai enchaîné avec La Prostitution à Cuba et L’Afrique à l’épreuve du sida pour, enfin, finir par dévorer toute son œuvre (ou presque) : L’ethnologue et le sage, Al Capone le Malien, Femme infidèle, La Couleur de l’écrivain…
Ce qui me plaît beaucoup chez Sami Tchak, c’est que, de formation philosophique et sociologique, il essaye de comprendre le monde et explore les profondeurs de la condition humaine à l’aide des notions et des outils intellectuels forgés par les sciences humaines et l’ensemble est servi par une plume magistrale et une écriture savoureuse.
Dans l’interview diffusée tout à l’heure sur les ondes de RTCI, l’écrivain togolais s’est exprimé avec brio sur des choses qui se rapportent aux débuts de sa carrière, mais aussi sur la condition de l’écrivain africain et la place qu’il occupe en France et dans le monde anglo-saxon, sur le succès qu’il peut obtenir à l’étranger et les relations un peu particulières qu’il entretient avec son pays d’origine… Je pense que les lecteurs et les beaux esprits, aussi bien en France que dans tous les pays francophones, peuvent lui apporter un peu plus de notoriété. Car il le mérite amplement !
* Universitaire.
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