La chercheuse franco-tunisienne Hajer Ben Boubaker vient de recevoir le 19e Prix Unesco-Sharjah pour la Culture arabe, en ex-aequo avec l’acteur et réalisateur libanais Kassem Istanbouli.
La remise de ce prix doté d’un montant de 60 000 dollars, équitablement réparti entre les deux lauréats, a eu lieu lors d’une cérémonie, le 26 juin 2023, au siège de l’Unesco à Paris.
Hajer Ben Boubaker devient ainsi la troisième tunisienne à avoir remporté ce prix, après le sociologue feu Abdelwahab Bouhdiba, en 2004, et le calligraphe franco-tunisien El Seed, en 2016.
«Pour cette 19e édition du Prix, le jury international a reconnu les contributions extraordinaires de M. Istanbouli et de Mme Ben Boubaker à la promotion des arts et de la culture arabe et le soutien qu’ils ont apporté à leurs communautés respectives», peut-on lire dans le communiqué de l’Unesco.
«Les lauréats reçoivent ce prix en reconnaissance de leur contribution à l’art et à la culture arabes, ou pour leur participation à la diffusion de ces derniers en dehors du monde arabe. Ensemble, les lauréats représentent une nouvelle génération de chercheurs, d’auteurs et de traducteurs animés d’un profond désir d’instaurer un véritable dialogue entre la culture arabe et les autres cultures», indique l’organisation onusienne.
Hajer Ben Boubaker est chercheuse indépendante et une directrice du son franco-tunisienne. Ses recherches portent sur l’analyse sociohistorique des musiques arabes et sur l’histoire culturelle de la communauté maghrébine en France et dans le monde. En 2018, elle crée et autoproduit le podcast Vintage Arab, qui explore le patrimoine musical arabe. Au croisement de la recherche et de l’art, le podcast lui permet de demeurer dans chaque sphère.
Ben Boubaker est productrice et réalisatrice de documentaires pour France Culture, où son travail interroge la mémoire sonore et politique de l’immigration. En tant que chercheuse, elle est associée au fonds de musique arabe et orientale de la Bibliothèque nationale de France (BNF), et continue d’écrire pour des revues scientifiques, dont Paris, capitale maghrébine : une histoire populaire (octobre 2023).
Kassem Istanbouli est un acteur et réalisateur libanais. Depuis 2014, il a dirigé la réhabilitation de cinémas historiques au Liban, notamment le Stars Cinema à Nabatieh, et Al-Hamra et Rivoli à Tyr, abandonnés ou détruits pendant la guerre civile.
Il participe à plusieurs projets internationaux dédiés à l’amélioration des compétences, à l’autonomisation des jeunes et aux partenariats. En 2020, il a cofondé l’Arab Culture and Arts Network (Acan) afin de concevoir et de mettre en œuvre des activités culturelles en ligne dans toute la région arabe. Le réseau compte plus de 700 membres, organisations et individus confondus, issus du monde entier.
Istanbouli est également directeur et fondateur du Théâtre national libanais de Tyr et du Théâtre national libanais de Tripoli, et depuis 2014, chef de projet à l’Association Tiro pour les arts au Liban.
Le jury de cette édition 2023 était composé de la Tchadienne Aché Ahmed Mustapha (sociologue, réalisatrice et auteure), du Brésilien Geraldo Adriano Godoy de Campos (universitaire-chercheur), du Britannique d’origine syrienne Issam Kourbaj (homme de culture issu du milieu de beaux-arts, d’architecture et de théâtre), de la Marocoaine Salima Naji (architecte) et du Japonais Testsuo Nishio (linguiste et chercheur orientaliste).
D’après Tap.
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