L’affaire en justice impliquant un ancien Pdg de la BH Bank et un homme d’affaires ayant bénéficié d’un crédit bancaire sans garanties, et qui n’a été que partiellement remboursé, a remis sur le tapis la question des garanties exigées par les banques des demandeurs de crédits, particuliers et entreprises. Trop pour certains, pas assez pour d’autres…
Selon les rapports du Conseil du marché financier (CMF), la valeur des prêts accordés aux clients des trois principales banques publiques cotées à la Bourse de Tunis, STB, BNA et BH Bank, est estimée à 35,378 milliards de dinars (DT) à fin 2022, tandis que la valeur des garanties reçues ne dépasse pas 14,960 milliards de DT, soit un taux de garantie de 42,3%.
Les mêmes statistiques ont montré que le taux de garantie le plus bas était pour la STB (28,5%), la valeur totale des garanties reçues n’excédant pas 3,099 milliards de DT, tandis que la valeur des prêts à la clientèle était estimée à 10,860 milliards de DT.
Pour BH Bank, la valeur des garanties reçues au 31 décembre 2022 a atteint 3,366 milliards de DT, tandis que les crédits accordés à la clientèle ont augmenté à 10,687 milliards de DT, ce qui représente un taux de garantie de 31,5%, tandis que pour la BNA ce taux est passé à 61,4% à la fin de l’année dernière (2022), avec une valeur des prêts à la clientèle de 13,831 milliards de DT, contre des garanties reçues d’environ 8,496 milliards de DT.
Il convient de noter que la loi bancaire ne précise pas le taux des garanties de crédit, alors que, selon une étude publiée par l’Institut tunisien d’études stratégiques (Ites) relevant de la présidence de la république, la question de l’accès au financement bancaire en relation aux garanties est l’un des freins au développement du climat des affaires en Tunisie. Selon le même rapport, ce sont les PME qui souffrent le plus de l’obligation d’obtenir des garanties bancaires pour accéder au crédit.
L’Ites a souligné que, selon les données officielles fournies par les banques locales, le taux de garanties bancaires pour les prêts accordés aux PME est passé de 169,2% en 2013 à 251,5% en 2020.
Selon l’étude publiée en juin dernier, le problème des garanties bancaires est un facteur majeur de la baisse de l’activité des entreprises, notamment des PME en Tunisie, corrélé à deux autres facteurs : le manque de liquidité bancaire, estimé par l’Ites à 9,573 milliards de DT par fin 2022, et l’augmentation vertigineuse des taux d’intérêt bancaires sur les crédits.
Pour rappel, la part des trois banques publiques en termes de crédits accordés à la clientèle sur l’ensemble du territoire s’établissait à 42,6% en décembre 2022, tandis que leur part en termes de dépôts était estimée à 34,6% sur la même période.
D’après Tap.
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