Né en 1950 à Monastir, Mohamed Agina est professeur de littérature arabe, traducteur et interprète. Il est resté une voix discrète de la poésie tunisienne.
Pourtant, son écriture était remarquée dans la revue Alif, dès les années soixante-dix. Poésie installée dans la modernité, liée à l’héritage culturel arabo-musulman, dans une sensibilité fine, aux métaphores originales.
Parole silencieuse, sans tintamarre ni bruit. Entre intimité et réalité arabe.
Tahar Bekri
à T. B.
1
Un espoir me taraude comme une aube d’azur
Comme un chat sauvage
Comme un vin dans un poème bachique
Comme un café embaumé
Comme l’eau qui se répand d’un rire vert
Un espoir me taraude comme un rêve espiègle
Comme une promesse obscure
Je crains pour lui
Je l’élève
Merci aux moulins d’air
Que combat une momie
Salut à la maîtresse des vents
Salut aux crinières qui pointent
Dans l’horizon lointain
2
Un espoir me taraude
Fin comme le rêve d’un papillon
Ivre du secret de la sève du thym sauvage
Et le romarin de nos montagnes
Lisse comme la taille d’un violon
Plein d’un air qui n’exista guère
Agréable comme ta taille
Quand tu trônes
Sur la surface d’une carte
Et tu lorgnes l’Orient éternel
Sur les chants de Fairouz
Comment vas-tu?
T’est-il parvenu le dit qui annonce
Le printemps qui arrive
En plein été?
3
Un espoir me taraude comme
Les palmiers qui paraissent
Léger comme le bruissement de la nuit
Entre figuiers et oliviers
Dans les parcelles vertes
Comme l’émeraude de ton ventre
Fille d’azur
Qui ondule où que je me dirige
Quand accouches-tu fille au bord de mer
4
Un espoir me taraude comme la toile
De l’araignée
Et m’achève comme l’araignée de l’amour
Je crains pour lui de mon amour
Je le veille et protège
Un espoir qui me fait feinte
Qui nous révèle moi et ma belle
Prends-moi espoir entêté
Vers mon beau rêve
Vers mon rêve lointain
Sinon vers la mort désirée
Sur les seuils de ma Dame ma souffrance
Avec son désir éternel
Juillet 2021
Trad. de l’arabe par Tahar Bekri et l’auteur
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