La Tunisie entre endettement extérieur et intérieur  

La dette extérieure de la Tunisie est passée de 5 607,7 millions de dinars (MDT) à fin juin 2022 à 2 710,3 MDT à la même période en 2023, soit une baisse de 52%, selon des données récemment publiées par le ministère des Finances, et qui montrent que notre pays a réussi à réduire au maximum sa dépendance aux emprunts étrangers.

C’est ce qu’a indiqué l’expert économique Mourad Hattab dans une déclaration à l’agence Tap, mardi 26 septembre 2023, en soulignant que les emprunts extérieurs obtenus au premier semestre 2023 n’ont pas dépassé 18% de la valeur projetée dans la Loi de Finances 2023, ajoutant que la Tunisie a réussi à réduire sa dette extérieure, puisqu’elle a remboursé, au 20 septembre 2023, quelque 7 264 MDT sur une dette extérieure totale de 8 945 MDT.

Malgré cela, les bailleurs de fonds ne se bousculent pas au portillon de notre pays dont la notation souveraine a récemment été abaissée à CCC-, à deux doigts du défaut de paiement, ce que l’expert Hattab omet de préciser, préférant retenir la partie pleine du verre en affirmant que «malgré la rareté des prêts, la Tunisie a réalisé un excédent budgétaire de 58,8 MDT à fin juin 2023, contre un déficit de 687,2 MDT à fin juin 2022».

La Tunisie a mobilisé environ 20,6 milliards de dinars sous forme de recettes, tout en maîtrisant plusieurs dépenses telles que celles administratives (750 MDT) et d’intervention (4 678 millions TND), rappelle aussi l’expert, estimant que les chiffres montrent que les dépenses d’investissement se sont améliorées à 1.822,6 MDT à fin juin 2023, tandis que les dépenses de financement n’ont pas dépassé 2.401,3 MDT.

Face au tarissement des sources de financement extérieur sur lequel misait la Loi de Finances pour l’exercice en cours, le président Kaïs Saïed a réaffirmé, lundi, «l’engagement de la Tunisie à s’appuyer sur ses propres ressources et capacités», soulignant que le pays «n’abandonnera plus jamais sa souveraineté», tout en laissant entendre que l’Etat va continuer à emprunter auprès des banques locales, au risque d’assécher davantage les liquidités et d’en priver les entreprises privées, principal moteur d’une économie quasi en panne.   

Cela intervient au moment où les négociations entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de 1,9 milliard de dollars sont au point mort, et à la veille de l’annonce d’une loi de finances complémentaire pour cette année et du projet de budget pour 2024. Et qui s’annonce sous le signe de l’austérité.

I. B.

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