Alors que le mémorandum d’accord entre la Tunisie et l’Union européenne (UE) semble dans l’impasse, Josep Borrell semble vouloir aplanir les divergences entre les deux parties en convoquant une réunion du Conseil d’association UE-Tunisie avant la fin de cette année.
«Le recours aux missions de l’Union européenne, navales ou terrestres, pour lutter contre les trafiquants d’êtres humains en Méditerranée nécessite l’accord de la Tunisie», a déclaré le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Josep Borrell, lors du sommet européen de Grenade, vendredi 6 octobre 20213, qui a également déclaré qu’il souhaitait convoquer une réunion du Conseil d’association UE-Tunisie dans le courant de l’année. «Nous devons penser au contrôle des frontières extérieures non seulement en Méditerranée mais aussi au Sahel. C’est une tâche difficile mais je suis prêt à envisager cette option.»
«Les gens fuient parce qu’ils y sont contraints ou parce qu’ils ont plus d’opportunités, et l’UE doit avoir une position commune sur ce dossier», a expliqué Borrell, soutenant l’hypothèse d’utiliser les missions de politique de sécurité et de défense commune européenne, comme celles navales ou terrestres, pour lutter contre les trafiquants.
«Il y a deux manières de travailler avec la Tunisie. L’une est le mémorandum et l’autre est le Conseil d’association UE-Tunisie, que je préside. Je convoquerai une réunion du Conseil d’ici la fin de l’année, c’est l’enceinte où nous pouvons discuter avec la Tunisie de la manière de coopérer sur tout, y compris la migration», a ensuite déclaré le haute représentant.
«La mission Irini a été conçue pour la Libye, mais si nous devons maintenant nous déplacer vers un autre pays, nous pouvons le faire mais nous avons certainement besoin de l’accord de ce pays», a expliqué Borrell, retenant également la possibilité d’envoyer du personnel de l’UE dans des pays d’Afrique du Nord pour des activités de conseil auprès des autorités locales.
De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que «l’accord sur le règlement des crises migratoires a été un grand succès (…) Mais il y a aussi des actions opérationnelles : dans le court terme, nous agirons selon les dix points de Lampedusa et à moyen terme à travers le mémorandum avec la Tunisie. Il est important d’investir dans ces pays et d’établir des couloirs juridiques et humanitaires» pour la migration, a-t-elle déclaré.
A son arrivée au sommet du CPE à Grenade, la Première ministre Giorgia Meloni a déclaré: «Si nous n’aidons pas la Tunisie avec un partenariat stratégique sur un pied d’égalité, il sera difficile de faire valoir un argument sérieux. J’ai confiance qu’avec Saïed nous avancerons et que nous pourrons travailler sur un véritable partenariat stratégique également avec l’aide de la Commission».
I. B.
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