On en sait un peu plus ce matin sur les causes de l’arrestation de Riadh Ben Fadhel, le coordonnateur général du parti Al-Qotb (centre gauche), hier matin, à l’aéroport de Tunis-Carthage, à son retour de l’étranger.
Ben Fadhel a été conduit à la caserne de la Garde nationale d’El-Aouina, où il a été informé de sa détention pendant 5 jours pour les besoins d’une enquête sur des charges retenues contre lui. Ces charges n’ayant pas été révélées, le parti Al-Qotb a rendu public un communiqué où il condamne ce qu’il qualifie de «pratique arbitraire», qui rappelle celles «dictatoriales du 7 novembre», par allusion au régime de l’ancien président feu Zine El-Abidine Ben Ali.
Le parti a également exprimé son entière solidarité avec son coordonnateur général et exigé sa libération immédiate et la cessation de toutes «les poursuites judiciaires malveillantes à son encontre», estimant sans doute que l’arrestation de Ben Fadhel a des raisons politiques en lien avec ses positions critiques contre le régime actuel de Kaïs Saïed.
Selon son avocat, Me Mohamed Ali Ghrib, les questions posées à Ben Fadhel par les enquêteurs ont concerné une enquête déjà ouverte à son encontre et pour laquelle il avait déjà été auditionné. Cette enquête porte sur les circonstances jugées douteuses de l’acquisition d’un lot de véhicules luxueux de l’ancien président, confisqués par l’Etat après sa chute le 14 janvier 2011.
Selon l’avocat, qui intervenait ce matin dans L’Emission impossible sur IFM, l’achat du lot de véhicules s’est déroulé dans des conditions légales, dans le cadre d’une vente aux enchères publiques, en présence d’experts et de responsables publics.
Il a également fait part de son étonnement quant aux conditions de l’arrestation et de la détention provisoire de son client, d’autant que ce dernier n’était nullement en fuite, qu’il n’avait pas été informé de sa nouvelle convocation et qu’il aurait bien pu être entendu en état de liberté comme lors de ses précédentes auditions.
I. B.
Donnez votre avis