A 78 ans, Fadhel Jaïbi demeure l’un des hommes de théâtre les plus créatifs en Tunisie et dans le monde arabe où depuis les années 1970, ses travaux sont considérés à l’avant-garde de l’art dramatique.
La nouvelle création théâtrale du metteur en scène intitulée ‘‘Le bout de la mer’’, produite par le Théâtre National Tunisien avec le concours du Centre des arts Jerba, créé et dirigé par son compagnon de route Fadhel Jaziri, sera donnée à la salle du 4e art à Tunis les vendredi 5 et samedi 6 janvier à 19h et le dimanche 7 à 17h.
La pièce est inspirée de Médée, la tragédie d’Euripide (483-406 avant J.-C.), tirée de la mythologie grecque, particulièrement sombre, constituée d’une succession de meurtres ponctuée d’une série de fuites à travers la Grèce.
Le mythe de Médée a inspiré de nombreux créateurs au cours des siècles. En le transposant dans le monde d’aujourd’hui, ici et maintenant, Fadhel Jaibi en fait une autre figure de l’étrangère, l’immigrée, la femme, l’arabe errante, la métèque, la paria, la criminelle multirécidiviste…
«Refusant de s’envoler sur son char ailé vers son Dieu Soleil après son double infanticide comme le voulait Euripide, elle se livre à la loi des hommes, loi morale, judiciaire, psychiatrique, patriarcale… pâture idéale offerte à la vindicte populaire assoiffée de sang et de talion… », lit-on dans le synopsis de la pièce.
«Sera- elle jugée ou jugera-t-elle ses juges ? Qui juge qui ?», se demande le deamaturge et metteur en scène, qui fait de son personnage féminin un «révélateur quasi chimique», renvoyant le monde à ses contradictions et à ses horreurs et l’humanité à son inhumanité…
I. B.
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