Dans une étude publiée ce week-end sur son site web, l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) a mis en garde contre les répercussions de l’augmentation du nombre de réfugiés soudanais en Tunisie en raison du conflit en cours dans leur pays, notamment avec les précédents afflux de migrants irréguliers en provenance de l’Afrique subsaharienne enregistrés depuis l’année dernière. (Illustration: Jeunes réfugiés soudanais à Sfax. Ph. Yassine Gaïdi, Anadolu).
Dans cette étude en arabe intitulée «Le conflit au Soudan : évolution rapide et répercussions croissantes sur la région de l’Afrique du Nord», l’IACE a souligné la différence entre les migrants irréguliers qui arrivent en Tunisie comme zone de transit vers l’Europe et les réfugiés soudanais qui n’ont pas tous l’intention d’émigrer en Europe, ce qui en fait un groupe stable, et requiert une réflexion sur leur situation et les solutions à apporter aux problèmes qu’ils posent. Cela est d’autant plus nécessaire que le nombre de réfugiés et demandeurs d’asile soudanais parmi les migrants irréguliers a clairement doublé entre janvier 2023 et janvier 2024, passant de 513 à 4 850 personnes, selon les registres du HCR, en plus du nombre indéterminé de réfugiés non enregistrés auprès de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.
L’étude de l’IACE considère que les répercussions seraient d’ordre sécuritaire, au niveau de la frontière tunisienne, et économique, en raison de l’augmentation de l’emploi informel dans le secteur parallèle, et même sur l’approvisionnement alimentaire, dans un pays qui connaît déjà des pénuries, d’autant plus que les deux-tiers des réfugiés sont des enfants.
Dans ses recommandations, l’étude appelle à la nécessité de développer une stratégie globale qui commence par l’établissement d’une loi nationale sur l’asile, en travaillant à compléter une base de données recensant le nombre de réfugiés, qui servirait dans les négociations avec les pays donateurs ou d’accueil, et en se coordonnant davantage avec les acteurs régionaux et internationaux.
Ceci est d’autant plus urgent que l’Egypte, qui est dans la même situation de crise économique et confrontée au même problème d’afflux des réfugiés soudanais, a imposé un visa aux Soudanais.
I. B.
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