Le Front du salut national (FSN) a observé ce dimanche 25 février 2024 le sit-in hebdomadaire devant le théâtre municipal de Tunis «pour soutenir les prisonniers politiques et leurs familles, la lutte des détenus en grève de la faim, et pour exiger leur libération et la fin des procès politiques injustes contre eux.»
Ils étaient une trentaine et ils ont aussi effectué une marche à travers les rues de la capitale, enchaînés les uns aux autres comme pour dire qu’ils sont tous en liberté provisoire ou qu’ils sont des détenues potentiels.
«Nous sommes aussi des conspirateurs… nos mains sont également liées», disent-ils, en affirmant qu’ils poursuivront leur mouvement jusqu’à ce que cessent les poursuites judiciaires contre les activistes politiques, les hommes d’affaires, les journalistes et les simples citoyens qui sont opposés au processus politique engagé par le président de la république Kaïs Saïed par la proclamation de l’état d’exception le 25 juillet 2021 et expriment leur position publiquement que ce soit dans les médias ou dans les réseaux sociaux.
Ce sit-in et cette marche ont eu lieu au moment ou plusieurs détenus politiques observent une grève de la faim à la prison de Mornaguia et au lendemain de l’annonce de la condamnation de Jaouher Ben Mbarak, membre du FSN, en grève de la faim lui aussi, à six mois de prison ferme, suite à une plainte déposée à son encontre par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) pour une opinion qu’il avait exprimée au sujet des élections en général et qu’elle avait jugée «diffamatoire».
Parmi les présents, on a noté Néjib Chebbi, ancien ministre et ancien député, président du FSN, frère de Issam Chebbi, secrétaire général du parti Al-Joumhouri, Chaima Issa, membre du FSN, incarcérée elle aussi dans le cadre de la même affaire de «complot contre la sûreté de l’Etat», avant d’être relâchée aussi inexplicablement qu’elle a été arrêtée et incarcérée, Ezzeddine Hazgui, père de Jaouher Ben Mbarek, ancien prisonnier politique lui aussi sous Bourguiba, Samir Dilou, ancien ministre, membre du FSN, membre du comité de défense des détenus politiques, ainsi que sa collègue Dalila Msaddek Ben Mbarek, sœur de Jaouher Ben Mbarek, qui a annoncé hier, samedi 24 février, avoir commencé, elle aussi, une grève de la faim sauvage au siège du parti Al-Joumhouri pour exiger la libération de tous les prisonniers politiques.
Rappelons que les prisonniers politiques en grève de la faim depuis deux semaines sont Ridha Belhadj, Issam Chebbi, Khayam Turki, Abdelhamid Jelassi et Jaouher Ben Mbarek, sachant que Ghazi Chaouachi avait arrêté la sienne pour des raisons de santé. Ils sont détenus sans interrogatoire depuis un an, alors qu’ils étaient en détention provisoire depuis 365 jours.
I. B.
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