Nizar Chaari a déclaré que sa candidature à la présidentielle tunisienne de l’automne prochain n’est pas un acte arbitraire car, a-t-il expliqué, « les jeunes avec lesquels j’ai travaillé depuis plusieurs années m’ont confié la responsabilité de défendre leurs attentes et de réaliser les objectifs pour lesquels ils avaient fait la révolution». Vidéo.
Le journaliste et activiste politique, qui intervenait sur ICI Télévision, une chaîne diffusant depuis Montréal au Canada, a déclaré que les prochaines élections présidentielles vont connaître «un déluge populaire», ajoutant qu’«avec la nouvelle constitution [promulguée par le président Kaïs Saïed en 2022, Ndlr], on ne peut changer tout ce qui a été fait après le coup d’Etat [proclamation de l’état d’exception, le 25 juillet 2021, Ndlr] sans changement à la tête du pouvoir en place».
Interrogé sur les premières actions qu’il mettrait en œuvre une fois élu, Nizar Chaari a déclaré : «La première décision que je prendrai une fois devenu président c’est une amnistie générale pour tous ceux qui ont subi une injustice au cours de cette période qu’il s’agisse de politiques ou de journalistes. Car tout accusé est innocent jusqu’à preuve du contraire.» Le candidat à la candidature a aussi annoncé qu’il abrogerait le décret n°54 qui «limite la liberté d’expression», selon ses termes.
«L’objectif naturel de toute opposition c’est d’arriver au pouvoir», a souligné Chaari en déplorant que l’opposition actuelle en Tunisie soit «très divisée et sans vision commune». «Or, ajoute-t-il, la Tunisie a besoin de quatre ou cinq partis qui représentent les Tunisiens, entre droite conservatrice, gauche progressiste et centre modéré».
«Je suis un homme politique et je traite avec tous les politiques sans exclusion et je m’assoirai avec tous sur la table du dialogue national», a déclaré le candidat à la présidentielle. «Je suis un homme de rassemblement. Je ne suis ni nahdhaoui [membre du parti islamiste Ennahdha, Ndlr] ni chiite, et je n’ai de lien avec aucun service de renseignement étranger», a insisté Chaari, par allusion à l’accusation adressée par le président Saïed à ses opposants, souvent qualifiés d’«agents de l’étranger».
Interrogé sur la présidente du Parti destourien libre (PDL), incarcérée depuis début octobre dernier et poursuivie dans plusieurs affaires intentées contre elle par le pouvoir en place, le président du parti Nouvelle Carthage a expliqué : «Je reproche à Abir Moussi sa tendance à exclure les autres, mais je la défends en tant que femme tunisienne et en tant qu’activiste politique qui a subi l’exclusion et l’injustice suite à l’annonce de sa candidature aux élections présidentielles».
I. B.
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