L’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, Beït al-Hikma, a organisé, le jeudi 16 mai 2024, à Carthage-Hannibal, une conférence autour du thème : «Dysfonction des mitochondries : le cœur, le diabète et le cholestérol».
La conférence a été donnée par le Professeur Rafik Boukhris, spécialiste en endocrinologie et membre de l’Académie, qui a passé en revue les résultats des dernières recherches concernant les plus importantes maladies chroniques responsables de plus de 70 à 80% des décès.
Parmi ces dernières, se distinguent les huit suivantes : la maladie cardiovasculaire, le cancer, le diabète, l’hypertension artérielle, l’hyperlipidémie, la néphropathie, la stéato-hépatite et l’atteinte neuro-dégénérative du cerveau, en particulier celle de l’Alzheimer.
Au cours de son exposé, il a été soutenu que derrière toutes ces pathologies se trouvent les mêmes dégradations et déstructurations dictées par l’entropie et agissant partout dans notre univers actuel.
De même que l’oxydation d’un clou dans le sol le transforme en rouille, dans la biochimie de nos corps, et pour permettre à toutes nos cellules de fonctionner, l’oxydation bioénergétique ininterrompue pour leur fournir l’ATP nécessaire à leur vie, produit, en sous-produit et dans leurs mitochondries, des EAO (Espèces Actives de l’Oxygène). Si ces dernières s’y accumulent, elles deviennent nocives (et même mortelles) pour ces mitochondries donnant les «mitochondropathies» que sont les huit maladies chroniques citées plus haut (et d’autres).
En réalité, la médecine essaie depuis toujours de traiter les symptômes et les complications d’une autre et même maladie (cachée et primordiale) qu’on a ignorée.
On essaie, par exemple, de baisser la tension artérielle d’un hypertendu, le cholestérol d’un hyperlipidémique, la glycémie d’un diabétique, etc. Or ces chiffres ne sont que des manifestations (variables selon les individus, mais souvent retrouvées ensemble chez certains) d’une même maladie cachée : une dysfonction des mitochondries de nos cellules. Rob Lustig a comparé cela à «soulager le mal de tête d’un patient qui souffre d’un cancer du cerveau en lui donnant un antalgique».
Le conférencier a tenté, au cours de sa communication, de revoir la pathogénie qui mène à la constitution des huit maladies chroniques citées et des idées et approches de plus en plus tentées de corriger les mitochondropathies qui en sont responsables.