Nous avons reçu de M. Lotfi Cherif, PDG de l’Université Ibn Khaldoun (UIK), le droit de réponse suivant sous forme de mise au point suite à notre article «Interrogations sur les pratiques d’un cabinet d’avocats canadien à Tunis», qui apporte de nouveaux éclairages à ce que nous avions écrit.
Cher Monsieur,
J’ai été surpris et préoccupé de voir le nom de notre université associé à une prétendue affaire d’escroquerie impliquant le cabinet d’avocats canadien Accident Solution Légal inc. Permettez-moi de clarifier certains points. Ce cabinet nous a été présenté par Maître Mehdi Ben Miled, qui s’est présenté comme associé de cette firme.
L’Université Ibn Khaldoun a signé une convention cadre de collaboration en présence de l’ambassadrice du Canada, dans le cadre d’un programme de formation continue de notre institution. Cette convention, qui n’est pas encore entrée en vigueur, vise à former des diplômés en droit dans le domaine du droit des assurances canadien, afin de répondre aux besoins de ce cabinet et potentiellement d’autres cabinets spécialisés. Après la formation, les diplômés devraient travailler en ligne depuis la Tunisie.
Il est important de souligner que les détails financiers et la durée de cette formation n’ont pas encore été finalisés entre les deux parties. Le projet prévoit dans un premier temps la formation des formateurs spécialisés dans le droit des assurances canadien.
Je m’interroge sur la manière dont votre journaliste «I.B.» a pu ternir la réputation de notre établissement sans prendre la peine de nous consulter pour obtenir notre point de vue. L’affirmation selon laquelle cette formation serait coûteuse ou non conforme aux normes académiques est infondée. Par ailleurs, nous prendrons contact avec l’ambassade du Canada et le barreau du Canada pour clarifier cette supposée escroquerie.
Cordialement,
Lotfi Cherif, PDG de l’UIK
Note de la rédaction :
Nous remercions M. Cherif pour les éléments d’information qu’il a apportés et qui éclairent l’opinion sur l’objet du partenariat de l’établissement universitaire privé qu’il dirige et le cabinet d’avocats objet de notre article.
Nous prenons note du fait que l’avocat qui nous a alertés, Me Mehdi Ben Miled en l’occurrence, serait, comme l’affirme M. Cherif, celui-là même qui lui a présenté ledit cabinet d’avocats, ce qui poserait des questions sur les véritables motivations derrière son alerte.
Pour le reste, l’article n’a à aucun moment «terni la réputation de l’UIK», car l’auteur s’est contenté de rappeler des faits prouvés et documentés concernant le cabinet d’avocats canadien dont la réputation, au Canada même, a été entachée par des affaires dont les médias locaux ont rendu compte. C’est ce cabinet d’avocats qui fait l’objet de notre article et non l’UIK, dont la direction n’était peut-être pas au courant des faits évoqués dans notre article.
Pour le reste, nous n’avons à aucun moment émis un avis sur la qualité de la formation que vous comptez dispenser dans votre établissement en coopération avec ledit cabinet d’avocats. Cette formation n’existe concrètement pas encore pour qu’on puisse la juger. Mais nous nous sommes posé des questions légitimes à son sujet et que poserait n’importe quel parent d’élève. Notre but est d’avertir l’opinion publique, et c’est notre rôle de média. Libre aux gens ensuite de faire ce qu’ils veulent.
Par ailleurs, Me Ben Miled a été contacté par nos soins et il a reconnu que l’UIK est connue pour promouvoir des formations de qualité à des prix imbattables, mais il a tenu à préciser que la publication de l’ambassade parle bien de postes de travail au Québec. C’est d’ailleurs ce qui a été discuté lors de la première rencontre à laquelle il dit avoir assisté. Contacté ensuite par un employé de l’UIK, il affirme lui avoir bien expliqué qu’il ne faisait pas partie du projet. Et son nom n’a d’ailleurs jamais été évoqué. «C’est M. Anis Habib, délégué commercial de l’ambassade, qui a présente l’UIK à Alexandre Royer», précise Me Ben Miled qui affirme n’avoir jamais été associé au cabinet d’avocat montréalais. Il dit y avoir travaillé trois mois et présenté quatre démissions pour les harcèlements et menaces de briser sa carrière qu’il affirme y avoir subi et qui sont évoqués dans ses quatre lettres de démission dont la rédaction possède des copies.
Concernant Alexandre Royer et la réputation d’Accident Solution, tout ce qui a été affirmé dans l’article est vrai. Et cela est documenté auprès de l’Ordre des avocats du Canada. La rédaction dispose de beaucoup de ces documents.