Tunisie : pour une sérieuse reprise en main des points de passage à l’étranger

Pour sauver une économie tunisienne qui étouffe et qui a grandement besoin d’un second souffle, il semble de plus en plus inévitable de donner la première priorité aux points de passage frontaliers : aéroports, ports et passages terrestres.

Elyes Kasri *

Pour un pays historiquement et existentiellement ouvert sur l’extérieur comme la Tunisie, tant pour le commerce que le tourisme et la mobilité de ses ressortissants, le premier indicateur, d’après de nombreux observateurs étrangers, du sérieux de la volonté sérieuse de réforme et de relance économiques, consiste dans la mise à niveau et la conformité aux normes internationales de gestion et de transparence des points de passage à l’étranger tant aériens, à commencer par l’aéroport de Tunis-Carthage qui a depuis longtemps perdu son statut international et semble postuler pour celui de zombie et de triangle des Bermudes, que les ports, à commencer par celui de Radès qui semble prétendre au statut d’extraterritorialité et à l’indépendance vis-à-vis de l’Etat tunisien, que les points de passage terrestres qui ont déjà acquis une réputation solide qui n’échappe à personne, Tunisiens et étrangers.

L’armée nationale à la rescousse

Trêve de juridisme et de bricolage réglementaire, il semble de plus en plus inévitable de donner la première priorité aux points de passage frontaliers pour sauver une économie qui étouffe et qui a grandement besoin d’un second souffle.

L’armée nationale pourrait contribuer dans le cadre du service national à rationaliser davantage ces portions du territoire tunisien qui semblent à maints égards récalcitrantes à toute autorité et réfractaires à toute idée d’intérêt national.

Certains pourraient s’offusquer de toute velléité de militarisation de l’économie nationale, mais un service national sous la supervision de l’armée nationale, qui est une école de patriotisme et de discipline, pourrait offrir des milliers d’emplois aux diplômés au chômage pour leur donner l’opportunité d’exercer dans un cadre administratif sain, à l’abri de la mentalité qui gangrène malheureusement de nombreux rouages de l’administration et du secteur public.

La Tunisie a grandement besoin d’un sursaut et d’une sérieuse reprise en main car ses nombreux atouts ont été trop longtemps dilapidés au détriment du bien-être de ses citoyens et même de la souveraineté nationale.

* Ancien ambassadeur.

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