Nous publions ci-dessous l’«essai poétique», écrit pieds dans l’eau, en face de la mer, quelque part à Beni-khiar (Nabeul, Cap Bon), par un économiste qui s’est soudain découvert une âme de poète.
Sadok Zerelli
Assis sur la terrasse d’un café qui porte ton nom
Face à la mer éclairée par une pleine lune
Je t’ai vu naître d’un frémissement d’air
Grossir et prendre ton élan
Emportée par le vent sur lequel tu n’as aucun contrôle
Pavoiser quelques instants de ton écume blanche comme la neige
Accélérer ta course vers ton tragique destin
Pour finir sur des rochers qui t’ont brisé l’échine
De ta vie éphémère il ne reste plus rien
Qu’un souvenir dans l’âme de celui qui t’a admirée.
Comme toi, je suis né du frémissement d’un vaillant spermatozoïde
Qui a su conquérir un bel ovule que le hasard a mis sur son chemin
Comme toi, j’ai couru vers mon destin
Emporté par le vent de mes rêves
Brisés sur le rocher du temps
De moi il ne restera aussi plus rien
Qu’un vague souvenir dans l’âme de ceux qui m’ont aimé.