Dans son dernier livre, ‘‘Le français, parlons-en !’’, Boualem Sansal souligne l’importance vitale de la langue française dans un contexte où le «globish» — un anglais simplifié et largement utilisé dans le monde des affaires et de la communication internationale — tend à dominer.
Dans une interview avec Marianne, l’écrivain algérien exprime son inquiétude quant à la perception du français en France, où défendre cette langue est souvent considéré comme un combat désuet, voire ridicule.
Sansal évoque une réalité troublante : pour de nombreux Français, parler de la préservation de la langue française suscite des rires ou des réponses en anglais. Il constate une déconnexion alarmante entre l’identité linguistique et culturelle et l’attitude de ceux qui semblent se moquer des préoccupations liées à l’avenir de la langue. Pour lui, cette dérision témoigne d’une forme de «colonisation mentale», où les Français eux-mêmes semblent abandonner leur héritage linguistique au profit d’une langue étrangère.
Dans son discours, Sansal rappelle que perdre sa langue, c’est perdre une part de son âme. Les pays qui n’ont pas su préserver leur langue ou qui l’ont trahie, selon lui, risquent de ne pas avoir d’avenir. Il évoque avec nostalgie le temps où le français était considéré comme une langue impériale, un vecteur de savoir, de culture et de diplomatie. Il a été élevé dans cette vision d’une langue riche et prestigieuse, ce qui rend sa préoccupation d’autant plus poignante.
En soulignant que le français a longtemps été une langue de référence dans les sciences, la littérature et les échanges internationaux, Sansal nous met en garde contre le danger de l’abandonner. Il plaide pour une prise de conscience collective sur la nécessité de défendre et de promouvoir la langue française, afin de préserver non seulement une forme d’expression, mais aussi l’identité culturelle et l’avenir des générations à venir. Cette réflexion s’inscrit dans un appel à une résurgence d’intérêt et de fierté pour la langue française, qui doit être perçue comme un atout et non comme une entrave dans un monde globalisé.
Djamal Guettala
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