Lorsque Kaouther Ben Mohamed se rend à la librairie Maupetit pour récupérer une commande, elle ne peut s’empêcher de ressentir une vague d’émotion en découvrant son premier livre, ‘‘63 et 65 rue d’Aubagne : Le drame d’une ville méprisée’’, exposé fièrement entre les œuvres de Pujol et Péraldi. Pour cette petite fille de l’Estaque, une cité populaire de Marseille, et petite-fille d’un immigré tunisien, cet instant symbolise bien plus qu’une simple reconnaissance littéraire.
Djamal Guettala
Kaouther Ben Mohamed, d’origine tunisienne, illustre par son parcours la richesse des histoires humaines qui se tissent au sein de la diversité. Son livre, qui traite du drame d’une ville souvent négligée, plonge dans les réalités de la rue d’Aubagne, où un effondrement tragique a révélé les inégalités criantes et l’abandon dont souffrent certains quartiers de Marseille.
Une histoire de résilience et d’héritage
«C’est une grande fierté pour la petite enfant des bidonvilles de l’Estaque que je suis» déclare-t-elle, le cœur empli de gratitude. «Mon nom est gravé pour l’éternité dans la bibliothèque nationale de cette France devenue, malgré elle, notre pays.»
Pour Kaouther, cette inscription est un hommage à son héritage et à ceux qui, comme son grand-père Mohsen, ont contribué à bâtir une France plus forte.
À travers son récit, Kaouther souhaite non seulement éclairer les injustices dont souffrent des milliers de personnes dans les quartiers populaires, mais aussi donner une voix à ceux qui sont souvent réduits au silence. Son livre se veut être un cri de ralliement, une invitation à ne pas oublier les histoires des oubliés.
Son succès représente une victoire personnelle et collective. Elle prouve qu’il est possible de surmonter les obstacles, de revendiquer sa place dans la société et d’élever sa voix au-delà des préjugés.
Une source d’inspiration pour la jeunesse
Kaouther Ben Mohamed se positionne désormais comme un modèle pour la jeunesse marseillaise et pour tous ceux qui se sentent exclus ou marginalisés. En partageant son histoire et celle de son quartier, elle montre qu’il est possible de transformer la douleur en force créatrice.
Avec ‘‘63 et 65 rue d’Aubagne’’, elle s’affirme comme une porte-parole des enjeux contemporains de sa ville, et plus largement, de la société française. Son livre est un appel à l’engagement, à la mémoire, et à la dignité humaine. Le premier ouvrage de Kaouther Ben Mohamed, exposé à la Librairie Maupetit, n’est que le début d’une aventure littéraire prometteuse. À travers ses mots, elle continue d’écrire l’histoire de son parcours, de sa ville, et de son peuple, avec la détermination de ne jamais oublier d’où elle vient. Ce livre est un témoignage puissant de la richesse des vies qui composent le tissu social de Marseille et une invitation à bâtir un avenir où chacun a sa place.
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