Né en 1048 à Nishapour, en Perse, Omar Khayyam est poète, philosophe, mathématicien et astronome. L’une des figures majeures de la science et de la pensée au moyen âge.
Mystique/soufie, sa poésie a irrité, par son audace et sa transgression, bien des musulmans orthodoxes, quand ses quatrains peuvent être considérés comme une vraie pierre philosophale, tant ils sont marqués par la pratique de l’univers et du savoir astronomique. Ils constituent une philosophie de vie désabusée, désenchantée et jouissive, à la fois. Selon les versions et les manuscrits, Khayyam aurait écrit 144, 158, 464, etc., quatrains.
La première traduction en français date de 1861, par Nicolas. D’autres, dans différentes langues, sont connues, dont celle, en anglais, de Fitzgerald, parue en 1859. Il décède en 1123 à Nishapour.
Tahar Bekri
J’avais un maître alors que j’étais enfant
Puis je devins un maître et par là triomphant
Mais écoute la fin : tout cela fut en somme
Un amas de poussière emporté par le vent
*
Tout homme qui connaît ce Monde de malheur
Ne s’inquiète pas d’une joie ou d’un pleur
Le bien comme le mal devant finir sur Terre
Qu’importe que tout soit remède ou bien douleur !
*
Nous ignorons tous deux secrets absolus
Ces problèmes jamais résolus
Il est bien question de nous derrière un voile
Mais quand il tombera nous n’existerons plus
*
Debout ! Pourquoi souffrir dans ce Monde pourquoi ?
Sois gai tâche d’avoir quelques instants d’émoi
Si le Monde eût été fidèle pour les autres
Le tour ne serait pas venu jusqu’à toi
*
Pardonne à ma poitrine où règne la tristesse
Et pardonne à mon cœur captif de la détresse
Ah ! Pitié pour mes pieds qui vont au cabaret
Et pour ma main qui prend tant de coupes sans cesse !
*
Entends ce que je dis ô mon cher camarade
Moque-toi de ce monde et ne sois pas maussade
Assieds-toi dans un coin contemple sagement
De ce vieil Univers l’étrange mascarade !
Les Rubayat, traduction du persan par E’tessam Zadeh, Maurice d’Hartoy Editeur, Paris, 1934.
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