Le 25 septembre 2025, le siège historique de l’Institut Dante Alighieri de Tunis accueillera la projection de ‘‘Anda, Torra e Ghorba’’, un webdocumentaire sur les migrations entre la Sardaigne et la Tunisie.
Ce récit collaboratif de voyages et de retours à travers la Méditerranée, écrit par Rosi Giua et Raffaele Cattedra, et réalisé par Francesco Tomba, raconte des histoires de migration, de mémoire et d’identité à travers les témoignages de personnes ayant vécu le voyage, le retour et la «ghorba» ou exil – ce profond sentiment de distance, de nostalgie et d’appartenance.
L’Institut culturel italien de Tunis, l’un des sponsors de l’événement, décrit le documentaire comme «un voyage captivant entre les deux rives de la Méditerranée, entre passé et présent, entre la Tunisie, la Sardaigne et d’autres régions du monde».
La projection sera suivie d’une discussion avec les auteurs, afin d’explorer les thèmes qui ont émergé et de discuter d’une histoire commune qui continue de parler à notre présent.
Le projet, conçu comme un webdocumentaire, est réalisé par la documentariste et photographe Rosi Giua et le géographe Raffaele Cattedra de l’Université de Cagliari, en collaboration avec le réalisateur Francesco Tomba.
Le format numérique permet la création de «chambres» thématiques et de contenus multimédias, organisés de manière non linéaire. Le titre combine trois mots clés : «Anda» et «Torra», en sarde, signifient «départ» et «retour», tandis que «Ghorba», en arabe maghrébin, exprime l’état d’étranger ailleurs, ainsi que les sentiments d’exil et la nostalgie de sa patrie. Ce choix terminologique résume l’axe thématique du film et inscrit le récit dans le lexique commun des communautés italo-tunisiennes.
Le webdocumentaire est structuré en six parties, chacune comprenant des témoignages vidéo et des podcasts. Les récits suivent les parcours de familles et d’individus entre la Tunisie et la Sardaigne, avec des extensions en Sicile, en France et dans certains pays d’Afrique subsaharienne. Les protagonistes sont majoritairement italo-tunisiens, mais on y retrouve aussi des voix d’autres migrations méditerranéennes et africaines, composant une mosaïque de croisements et de racines.
Le contexte historique évoqué par le film renvoie à un chapitre souvent oublié de l’histoire méditerranéenne. Depuis le XIXe siècle, une présence italienne stable s’est développée en Tunisie, impliquant également de nombreux Sardes.
Après l’indépendance tunisienne, une partie importante de cette communauté est revenue entre la fin des années 1950 et le début des années 1960, principalement en Italie et en France.
Le projet récupère les souvenirs et les archives familiales de ce double mouvement qui, encore aujourd’hui, sous-tend les liens sociaux et économiques entre les deux rives.
Grâce à une approche interactive et une construction chorale, «Anda, Torra e Ghorba» offre aux publics tunisien et sarde un outil de mémoire partagée et de réflexion sur la mobilité contemporaine, confirmant le rôle de la culture comme espace de dialogue entre les communautés des deux rives.
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