Le poème publié ci-dessous, sorte de stèle à la mémoire des plus de 20 000 morts à Gaza, est l’ouvre d’une élève inscrite en 9e année de base au collège de Salakta, village du gouvernorat de Mahdia. Nous remercions son professeur, Habib Selmouna qui nous a fait parvenir ce poème qui écrit par une adolescente au talent littéraire précoce.
Par Farida Hammouda *
Ville martyre crucifiée
Enfant aux doigts brûlés
Femme au cœur meurtri
Homme anéanti
Déboussolé
Captif égaré
Vieillard enseveli
Sous les débris
Peuple opprimé affamé exilé
Ville bombardée
Martyre de la liberté
De la dignité
Jamais tu ne courberas l’échine
Jamais tu ne cèderas un empan de la Palestine
Jamais tu ne feras machine arrière
Ta hache de guerre
Ne sera enterrée
Que quand les martyrs seront vengés
Que quand l’honneur sera lavé
Que quand le rossignol de nouveau chantera
Que quand le drapeau de la victoire flottera
Que quand l’Ennemi rendra la terre occupée
Ville brûlée
Alors tu renaîtras
De tes cendres l’olivier repoussera
Le thym embaumera
Le visage de Handala (1) apparaîtra
Les coquelicots fleuriront
Les exilés reviendront
Les enfants du monde entier
Se coifferont du keffieh
En psalmodiant les derniers vers
De Reffat Alareer (2)
Alors tu survivras
Gaza tu triompheras.
Notes:
1) Figure allégorique nationale de la Palestine. Le personnage, créé en 1969 par le dessinateur de presse Naji Al-Ali, assassiné en 1987.
2) Poète et universitaire palestinien tué le 7 décembre 2023 dans une frappe aérienne israélienne. Il était considéré comme «la voix de Gaza».
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