Dans le communiqué reproduit ci-dessous, l’association Intersection pour les droits et libertés condamne le verdict en appel rendu le 31 janvier 2024 à l’encontre du jeune muraliste Rached Tamboura le condamnant à deux ans de prison ferme «pour avoir commis un acte odieux contre le président de la république».
La cour d’appel a confirmé le verdict initial rendu par le tribunal de première instance de Monastir, le 4 décembre 2023, condamnant le prévenu à deux ans de prison. Le «crime» justifiant cette condamnation : une fresque murale critiquant le discours de Kaïs Saïed à l’égard des immigrés des pays d’Afrique subsaharienne.
L’Association Intersection pour les droits et libertés renouvelle son soutien au prisonnier de la liberté d’expression Rached Tamboura, appelant à la levée des injustices à son encontre, car ce qu’il a fait relève de son droit à la liberté d’opinion et d’expression garanti constitutionnellement et protégé par conventions internationales et régionales. L’État tunisien est tenu de faire respecter et de garantir (ce droit, Ndlr) à tous ses citoyens, quelles que soient leurs opinions et orientations différentes, car il s’agit de droits dont jouissent tous les êtres humains sans discrimination.
En plus de la contradiction avec le commentaire 34 de 2011 du Comité des droits de l’homme des Nations Unies, qui précisait que le paragraphe 2 de l’article 19 mentionné ci-dessus stipule la protection de toutes les formes d’expression et des moyens de leur diffusion. Ces formes comprennent le langage parlé et écrit, la langue des signes et les expressions non verbales, telles que les images et l’art. Les moyens d’expression englobent les livres, les journaux, les publications, les affiches, les panneaux, les vêtements et les documents juridiques, ainsi que toutes les formes auditives et visuelles, en plus des modes d’expression électroniques et web.
L’association Intersection met en garde contre la poursuite de ces violations, qui soulignent la persistance du régime de Kaïs Saïed à adopter des politiques qui font taire les voix et les actions en privant les citoyens en général de leur droit à la liberté d’opinion et d’expression. Cela a entraîné la Tunisie dans le carré de la tyrannie dont le peuple tunisien s’efforçait de se libérer.
Enfin, l’association Intersection pour les droits et libertés appelle toutes les forces civiles et politiques à agir contre la multiplication des jugements sévères contre les jeunes et à s’unir pour défendre le droit à la liberté d’expression et à la participation à la vie politique.
L’association appelle également à condamner les violations, comme celles constatées dans le cas de Rached Tamboura, par lesquelles l’État a déclaré sa politique visant à porter atteinte aux droits et libertés en général, y compris la liberté d’opinion et d’expression.
Communiqué.
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