Alors que l’on se rapproche des cinq mois depuis le début de la guerre sanglante livrée par Israël dans la bande de Gaza, sur le plan militaire tout indique que le territoire palestinien est devenu le Vietnam des Israéliens. Tunnels du Hamas intacts, des milliers de combattants toujours présents dans le nord, ambiance délétère au sein de Tsahal… Bref, Benjamin Netanyahu mord la poussière mais court toujours derrière Yahya Sinwar.
Par Imed Bahri
Dans un article publié le vendredi 23 février 2024, le New York Times a cité des responsables américains sous couvert d’anonymat affirmant que la majeure partie du réseau de tunnels du Hamas dans la bande de Gaza demeure intacte et qu’Israël ne peut pas atteindre son objectif de détruire la capacité militaire du groupe dans un avenir proche.
Autre information de taille, ce même article du quotidien américain souligne qu’au moins 5000 combattants du Hamas sont toujours présents dans le nord de la bande de Gaza en surface et en sous-sol, que le mouvement de résistance y est toujours actif et est capable de lancer des roquettes vers des cibles à l’intérieur d’Israël et d’attaquer les forces d’infanterie israéliennes.
Ces informations montrent qu’après bientôt cinq mois de guerre israélienne qui a réduit à néant le nord de la bande de Gaza, malgré les milliers de tonnes de bombes largués sur ce territoire et en dépit du déplacement forcé de la population civile du nord vers le sud soi-disant pour éradiquer du nord des combattants des Brigades Ezzeddine Al-Qassam et des autres factions militaires palestiniennes, elles demeurent bel et bien présentes, leurs capacités opérationnelles n’ont pas été entamées et ils continuent à combattre et à faire essuyer des pertes à l’armée israélienne.
Un «cauchemar souterrain» pour les forces israéliennes
Pas plus tard que ce samedi 25 février 2025, l’armée israélienne a reconnu qu’un officier qui commandait le bataillon Shaked de la brigade Guivati a été tué lors des combats dans le nord de la bande de Gaza portant le nombre annoncé de ses officiers et soldats israéliens tués à 577 depuis le déclenchement de l’opération Déluge d’Al-Aqsa, le 7 octobre 2023, sachant que Tsahal ne communique pas les vrais chiffres sur ses pertes, les chiffres réels sont bien supérieurs.
À la mi-janvier, le New York Times a révélé des détails sur les tunnels de Gaza utilisés par le Hamas. De hauts responsables israéliens ont déclaré alors au journal américain sous couvert d’anonymat que la longueur du réseau est estimée entre 350 et 450 milles (563 à 724 kilomètres). Aaron Greenstone, un ancien officier de la CIA, avait déclaré au journal américain que le Hamas a utilisé du temps et des ressources au cours des quinze dernières années pour transformer Gaza en une forteresse. Selon Greenstone, les tunnels sont désormais considérés comme un «cauchemar souterrain» pour les forces israéliennes.
«Un chaos général» parmi les soldats israéliens
Les responsables israéliens ont admis que la destruction des tunnels ne serait pas une «tâche facile» puisqu’ils doivent être cartographiés, examinés pour déceler les captifs et non seulement endommagés mais rendus irréparables. Les tentatives récentes visant à oblitérer les tunnels en les inondant d’eau de mer ont échoué alors que durant les mois précédents, Israël croyait ainsi détenir la solution miracle pour en finir avec les tunnels du Hamas. C’est peine perdue et Tsahal bute sur ces tunnels comme jadis les Américains butaient sur les tunnels des Vietnamiens du sud.
L’omerta israélienne ne concerne pas uniquement les vrais chiffres des soldats tués et blessés dans la bande de Gaza mais concerne aussi l’état de l’armée israélienne. Le journal israélien Maariv a relayé les propos du général israélien à la retraite Yitzhak Brick qui évoque ce qu’il appelle «un chaos général» parmi les soldats israéliens dans la bande de Gaza «dont on ne parle pas dans les médias en ce qui concerne l’équipement et les services logistiques».
Brick a déclaré avoir reçu des plaintes de soldats concernant des dysfonctionnements et des pénuries d’équipements et a ajouté que des dizaines de chars endommagés étaient toujours bloqués, attendant d’être remorqués hors du secteur. Il a ajouté que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été informé après le 7 octobre que l’armée n’était pas prête pour la guerre dans l’immédiat en raison de la présence de soldats qui ne s’étaient pas entraînés depuis cinq ans en plus du manque de matériel.
En dépit de ces échecs et ces errements concernant aussi bien les tunnels du Hamas qui demeurent intacts, les milliers de combattants palestiniens qui continuent de résister dans le nord de Gaza et l’atmosphère délétère dans les rangs de l’armée israélienne, Benjamin Netanyahu continue à s’entêter pour poursuivre sa guerre sanglante et à courir derrière Yahya Sinwar croyant encore pouvoir le capturer afin de pouvoir vendre à l’opinion israélienne un semblant d’objectif réalisé depuis le 7 octobre. Le génocidaire israélien peut toujours courir derrière le chef du Hamas à Gaza, il continuera à mordre la poussière.
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