L’économie tunisienne, comme d’autres économies de la région, sera affectée par la hausse des prix des matériaux importés qui dépendent du cuivre comme matière première ou entrant dans leur composition, avertit l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE).
Dans un rapport intitulé «Lecture de la hausse des prix des métaux», l’institut basé à Tunis a déclaré que la baisse de la production de cuivre et la hausse des prix affecteront les économies mondiale et arabe, car il est largement utilisé dans la production d’électricité et la fabrication de câbles, de panneaux solaires, d’éoliennes, d’installations électriques, d’équipements électroniques et de construction.
Cette augmentation poussera à son tour les investisseurs vers des valeurs refuges telles que l’or et l’argent, tandis que l’instabilité des prix du cuivre pourrait constituer un défi majeur pour les économies mondiale et arabe, compte tenu de son utilisation généralisée dans de nombreux secteurs et de son impact sur les taux d’intérêt et l’inflation.
Contrairement à l’or et à l’argent, la dynamique des prix du cuivre est étroitement liée à la demande industrielle et aux conditions économiques, le prix du cuivre passant de 3 802 $ début 2024 à environ 4 676 $ le 29 avril 2024.
Selon l’Institut, cette hausse des prix est due à plusieurs facteurs, dont les plus importants sont l’augmentation de l’activité manufacturière dans le monde entier entraînant une hausse de la demande, l’imposition de nouvelles sanctions sur les exportations de minéraux russes et la baisse de la production minière mondiale notamment au Chili, premier producteur mondial de cuivre. La production chilienne a atteint environ 5 millions de tonnes en 2023, contre 5,2 millions de tonnes en 2022, ce qui représente environ 24% de la production mondiale totale, selon l’IACE.
La Chine, en tant que plus grand fournisseur de cuivre, influence également les prix du marché, puisqu’elle a importé pour 50 milliards de dollars de cuivre en 2022, dont environ 31% provenaient du Chili.
Or et argent : des valeurs refuges
Le prix de l’or a augmenté d’environ 14,5% depuis le début de l’année dans un contexte de tensions géopolitiques accrues au Moyen-Orient, le prix de l’or ayant atteint 2 336 dollars (environ 7 340 dinars) l’once le 29 avril, contre environ 2 040 dollars l’once (environ 6418 dinars) en début d’année.
La demande croissante a également eu un impact sur les prix de l’or, dans la mesure où les banques centrales du monde entier ont maintenu leurs achats d’or d’une année sur l’autre pour lutter contre la forte inflation au cours des deux dernières années, selon le Conseil mondial de l’or.
Le World Gold Council a rapporté que les réserves nettes d’or détenues par les banques centrales au cours des trois premiers mois de cette année s’élevaient à près de 36 000 tonnes.
Les économistes et les analystes s’attendent à ce que les prix de l’or dépassent 2 500 dollars l’once au cours de la période à venir si la demande se maintient et si les risques géopolitiques ne s’atténuent pas.
Ces tensions se sont également reflétées dans les prix de l’argent, qui ont atteint 27,24 dollars l’once, contre 23,20 dollars au début de l’année.
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