Françoise Hardy, icône populaire grâce à son succès dans les années 1960 et la période yé-yé, luttait contre un cancer et plusieurs pathologies depuis des années. Ayant une position tranchée sur l’euthanasie et le suicide assisté, elle avait indiqué récemment qu’elle voulait «partir le plus vite et le moins douloureusement possible». Un poème en guise d’hommage à la mythique chanteuse française morte hier, mardi 11 juin 2024, à 80 ans.
Khémaïs Gharbi
Tous les écrivains de mon âge vous font aujourd’hui leurs derniers adieux,
En mots simples, en vers sages, en hommages silencieux.
On est bien peu de chose, nous murmure l’âme en peine
Comme la rose qui se fane, la vie s’éteint sans peine.
Baptisés de rêves et de mots, nous avons fleuri, deux par deux,
heureux et passionnés, sous les feux de la nuit, la main dans la main et les yeux dans les yeux.
Aux rayons de l’inspiration, nous nous sommes épanouis,
Mais l’ombre de l’oubli, déjà, sur nos pages s’ensuit.
Pourtant, nous étions beaux, dans nos mots, dans nos vers,
Les échos de nos rêves, de nos passions, de nos hivers.
On est bien peu de chose, dans l’éternité qui nous happe,
Comme la rose qui se fane, notre destin se trame.
Nos cœurs, presque nus, tremblent devant le temps,
Nous avons le pied dans la tombe, mais le cœur battant.
Déjà, nous ne sommes plus, mais nos mots restent en mémoire,
Comme les échos lointains d’une ancienne histoire.
On est bien peu de chose, dans l’immensité du temps,
Mais nos mots, nos rêves, résistent vaillamment.
Et mon amie la rose, dans sa beauté éphémère,
Nous rappelle que même dans l’oubli, l’amour est sincère.
La lune veille ce soir, sur nos mots, sur nos vers,
Et dans nos rêves, nos âmes dansent, légères comme l’air.
Croit, celui qui peut croire, dans la force des mots,
Car c’est par eux que nous vivons, même lorsque vient le repos.
Tous les écrivains de mon âge vous font aujourd’hui leurs derniers adieux,
En mots simples, en vers sages, en hommages silencieux.
Bruxelles, 12 juin 2024