Kaïs Saïed réitère son rejet de l’économie rentière

«L’économie nationale qui doit s’appuyer sur les choix du peuple tunisien, la création de richesses et la réalisation d’une croissance réelle, plutôt que sur une économie rentière basée sur de faux taux de croissance».

C’est ce qu’a déclaré le président de la république, Kaïs Saïed, en rencontrant, mercredi 17 juillet 2024, au Palais de Carthage, la ministre de l’Economie et du Planification, Feryel Ouerghi Sebai, et le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et de la Planification, chargé des Petites et moyennes entreprises (PME), Samir Abdelhafidh.

Ceux qui présentent 1990-2000 comme étant les années fastes de l’économie tunisienne au cours desquelles la croissance économique moyenne du pays était de 5% par an (à comparer avec les 0,4% de 2023), en ont donc pour leur frais. De cette économie de rente, le chef de l’Etat n’en veut clairement pas, car elle faisait passer les intérêts du capital avant ceux de la force de travail.

Le chef de l’Etat a également réitéré que le plan de développement économique et social doit parvenir à la justice sociale et garantir un ensemble de droits fondamentaux, tels que le droit au travail et le droit à un salaire décent, ainsi que d’autres droits fondamentaux tels que le droit au transport, à la santé, à l’éducation et à la couverture sociale, secteurs qui, en Tunisie, faut-il le rappeler, sont carrément sinistrés.

«Aujourd’hui, le peuple tunisien paie un lourd tribut à cause des mauvais choix faits à la fin des années 80. La situation sest aggravée du fait du contournement des revendications légitimes des citoyens tunisiens en matière de travail, de liberté et de dignité nationale», a-t-il souligné, en mettant l’accent sur le rôle des PME dans la dynamisation de l’économie nationale, et en appelant à éliminer tous les obstacles souvent créés intentionnellement, notamment ceux liés au lancement de projets.

Le discours clairement populiste de Saïed ressemble moins à celui d’un président en exercice dont le mandat court depuis près de 5 ans qu’à celui d’un dirigeant syndical mobilisant ses troupes ou d’un opposant posant sa candidature à la prochaine présidentielle, fixée au 6 octobre prochain et à laquelle M. Saïed n’est pas encore officiellement candidat, mais il ne fait aucun doute qu’il briguera un second mandat, comme ne cessent de l’y exhorter ses partisans.

I. B.

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