Le journaliste et activiste politique Nizar Chaâri prend au sérieux son rôle de candidat à la candidature à l’élection présidentielle dont le 1er tour est fixé au 6 octobre 2024. Il fait campagne à sa manière, et ne recule pas devant le folklore qui va avec… Vidéo.
Hier, mercredi 24 juillet, il a posté sur sa page Facebook une vidéo filmée à Ras Angela (Bizerte), le point le plus septentrional de la Tunisie et de l’Afrique, où il s’est rendu pour célébrer, avec quelques heures d’avance, la fête de la république, célébrée aujourd’hui, en agitant le drapeau tunisien.
Pourquoi ce choix ? La réponse coule de source : c’est un clin d’œil à Kaïs Saïed, le président sortant, qui a choisi, lui, Borj El-Khadra, le point le plus méridional de la Tunisie, en plein désert, pour annoncer sa candidature à un second mandat présidentiel. «Je suis un simple citoyen, je suis venu ici pour m’adresser à vous, parce que je n’ai pas les moyens d’aller à Borj El-Khadra», a-t-il lancé, avec le sourire, laissant ainsi entendre, que Saïed a dû s’y rendre, lui, à bord d’un hélicoptère, utilisant ainsi les moyens de l’Etat. Ce que ses opposants lui ont d’ailleurs reproché sur les réseaux sociaux.
Nizar Chaâri a déclaré dans la vidéo qu’il a beaucoup voyagé ces derniers à travers le monde et qu’il a rencontré beaucoup de Tunisiens lors de ses voyages. Est-ce pour rassurer ses partisans qu’il n’est pas interdit de voyage comme certains autres candidats à la candidature poursuivis comme lui en justice ? Possible. En tout cas, le message est passé.
Le candidat a raconté sa rencontre quelque part en Europe avec un jeune Tunisien qui a «brûlé» (émigré clandestinement) il y a trois ans. Le jeune homme, prénommé Nidhal, est diplômé du supérieur mais il n’a pas trouvé de travail. Pour aller à un entretien, il a besoin de demander le prix du transport à son père, retraité de 72, atteint de plusieurs maladies, qui perçoit une retraite de 350 dinars par mois au terme d’une vie active d’une quarantaine d’années. Parfois, il se prive de soins de santé pour lui donner de quoi se déplacer, raconte Nizar Chaâri, ajoutant que le frère de Nidhal est en prison parce qu’il a créé un projet durant l’épidémie de coronavirus et s’est retrouvé piégé par les chèques sans provision qu’il a donnés à ses fournisseurs. Et de rapporter la phrase douloureuse et assassine de son interlocuteur : «Ce pays méprise ses enfants. Il ne te donne pas du travail et t’empêche de travailler. Les rêves y deviennent des cauchemars. Pourquoi devrais-je y rester ?».
En réponse au jeune homme, Nizar Chaâri déclare, en endossant le costume du candidat au palais de Carthage : «La Tunisie est un beau pays et nous l’adorons. Notre république a toujours été forte et elle le restera. Nous allons prendre en main son destin pour poursuivre ce qu’ont construit nos aïeuls. Ce qui a été mal fait sera refait». Bon vent…
I. B.