Doit-on sérieusement s’attendre, en Tunisie, à l’accélération du rythme de réalisation des projets publics qui peinent à avancer, et à la relance de l’investissement privé qui atteint ses niveaux les plus bas depuis la révolution de 2011 ?
C’est en tout cas ce que promet un communiqué de la présidence du gouvernement rendant compte d’un conseil ministériel tenu mardi 29 octobre 2025 au Palais du gouvernement à la Kasbah, sous la présidence du Premier ministre Kamel Maddouri, et consacré aux mesures visant à accélérer la réalisation des projets publics et à stimuler l’investissement privé.
Selon le communiqué, le conseil ministériel a approuvé un ensemble de mesures et de dispositions visant à résoudre les problèmes en adoptant les meilleures pratiques et méthodes pour préserver le tissu institutionnel national et la compétitivité des acteurs économiques.
Il a également validé une série de mesures pratiques pour surmonter les difficultés procédurales, techniques et foncières, permettant ainsi d’accélérer l’exécution des projets publics et privés, de réduire les charges pesant sur les opérateurs économiques, et d’encourager l’investissement, précise-t-on aussi.
Le conseil a également adopté une orientation générale visant à conférer plus d’efficacité à la gestion des financements extérieurs dédiés aux projets publics, indique le même communiqué.
A l’ouverture des travaux, le chef du gouvernement a souligné l’importance de renforcer la dynamique de l’investissement public et de promouvoir l’investissement dans le secteur privé en tant que levier essentiel pour relancer l’économie nationale. Il a mis en valeur les efforts continus de l’exécutif pour mettre en œuvre les recommandations du président de la république en matière de simplification et de numérisation des procédures. Tout en insistant, également, sur la nécessité de réviser le cadre réglementaire relatif aux marchés publics et en appelant au respect des critères d’efficacité, de pertinence, de transparence et de concurrence.
Le chef du gouvernement a, par ailleurs, plaidé pour l’amélioration de la gouvernance de l’action institutionnelle dans le but d’accélérer le rythme de création des projets et de surmonter les obstacles qui entravent leur exécution dans les délais impartis.
Il a enfin souligné l’importance d’unir les efforts de toutes les structures publiques pour rompre avec les approches sectorielles traditionnelles et identifier des solutions innovantes pour surmonter les divers obstacles procéduraux et techniques.
Cette langue de bois officielle, que nous avons tenu à reproduire ici telle que relatée par l’agence officielle Tap, nous y avons déjà eu droit, à un mot ou deux près et à plusieurs reprises, débitée par tous les prédécesseurs de M. Maddouri au poste de Premier ministre. Qu’est-ce qui nous garantit que cette fois-ci les mots seront suivis d’actes et les promesses de réalisations? Rien, sauf notre indécrottable crédulité…
Nous osons cependant former l’espoir que cette fois-ci, ce sera la bonne, c’est-à-dire le bon départ pour une économie quasiment à l’arrêt et qui continue de se gargariser de mots.
I. B.
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