‘‘Je suis ma liberté’’ de Nasser Abu Srour, qui paraît ce jeudi 16 janvier 2025 aux éditions Gallimard, à Paris, est le récit poignant d’un prisonnier palestinien dans les geôles israéliennes condamné à perpétuité.
Incarcéré à perpétuité dans les geôles israéliennes, Nasser a dit adieu au monde. Au fil des années, un lien particulier s’est noué entre ce Palestinien et le mur qui lui fait face : celui-ci s’anime, répond et change d’apparence selon que l’espoir ou le renoncement domine. Surtout, il lui inspire ce texte.
Nasser est né en 1969 au camp de réfugiés de Aida à Bethlehem. Poète et romancier, il est le doyen des prisonniers de Bethlehem. Il est emprisonné depuis 1993. Depuis sa prison, il a publié un recueil de poème ‘‘La prison et autres choses’’ (2021) et ‘‘L’histoire d’un mur’’ (2022), qui vient d’être traduit en français.
Depuis sa cellule, Nasser raconte son histoire et celle de son peuple comme s’il les extirpait du mur, faisant surgir par ses mots le monde qu’il a quitté.
Lorsque Nanna, une jeune avocate qui rend visite aux prisonniers, s’éprend de cette âme libre, le monologue du condamné devient dialogue ardent. Mais l’amour peut-il patienter?
Tels les Bédouins puisant dans un lexique infini pour décrire le désert, Nasser Abu Srour fait de sa prison un univers en expansion.
Entre réalité et onirisme, ‘‘Je suis ma liberté’’ est un hommage visionnaire au pouvoir émancipateur de la littérature. Il raconte aussi la tragédie d’un peuple condamné par un Etat barbare à vivre derrière les barreaux d’une prison aux murs épais… qui plus est avec la complicité, active ou résignée, de la communauté internationale.
Le livre est traduit de l’arabe par Stéphanie Dujols.
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